Aout 06 Messine

Publié le par KHEOPS

 

Taormina.

 

Kheops, est mouillé sur la plage de Catane, juste à l'entrée du port, de façon à être un peu  protégé de la houle de Nord.  Catane à première vue, semble une ville  pourrie, très industrielle, le port ne te donne pas envie de t'y installer. Nous sommes rentrés dans les installations portuaires, et avons virés dans tous les bassins du port de commerce, vu les "Yachts Clubs" qui accueillent les plaisanciers, et sommes ressortis se mettre au mouillage à quelques encablures de l'entrée du port.

 

2 raisons de notre escale Catalienne, l'aéroport, situé à quelques mètres de la mer. (Nos hôtes doivent y atterrir)  Mais surtout l'Etna, la vue sur ce volcan de 3500 m d'altitude est impressionnante, on ne voit le sommet que le soir au couché, et le matin au levé, le reste du temps il est perdu dans la brume.  On peut observer l'impressionnante fumée qui sort du cratère, parfois diffuse, parfois très dense et très importante, le volcan respire. Tous ça file des frissons dans le dos, quand on pense aux millions d'habitants qui vivent tout autour. On en tremble pour eux.

 

Très beau spectacle dont nous sommes aux premières loges.

 

Ce matin nous avons quitté Syracuse afin de partir en reconnaissance, pour notre futur périple. En gros pour avoir l'air un peut moins con, quand on promènera nos Hôtes.

 

Là, nous sommes au sud de la montagne, nous allons maintenant aller monter jusqu'à Taormina. Découvrir  le St Trop Sicilien, la ville de tous les excès sexuels. (Hummmm) la Gomorrhe Ionienne! Cette ville bâtie à flanc de colline est située en son nord, à 50 Km d'ici.

Il parait que c'est très beau… (Une grande partie du film "le grand Bleu" a été dans ce petit paradis.)

 

Nous longeons la côte tout doucement, le temps est toujours splendide, le soleil se glisse par tous les interstices, difficile d'être à l'ombre. L'œil du cyclope nous surveille de toute sa hauteur.

 

La côte, à partir de Catane est une vaste accumulation de coulées de lave stoppée par la mer. L'accès à la mer est assez ardu. Les heureux baigneurs Catanais, doivent  descendre  le long de ces roches noires pour enfin pouvoir tremper leurs pieds. Afin de palier à ces inconvénients, certains malins et téméraires, ont crées des grands établissements de bain, construits sur des échafaudages style "Mécano". Ça parait incroyable qu'ils puissent faire leurs terrasses, sur ces lacis d'acier.

 

Ces nombreux établissements très colorés, outre restaurants et bains de soleils, sont aussi équipés de nombreuses cabines pour, certainement, que les clients puissent se changer, et poser leurs affaires. Les gens apparemment, paye à l'entrée, les prestations qu'ils choisissent.

Les parasols, les matelas, les cabines, tous peints aux couleurs de la plage, sont parfaitement alignés. L'accès à la mer se fait par des escaliers installés a partir des échafaudages. On peut voir les baigneurs agglutines au bas des marches. Il faut avoir envie de se baigner dans ces conditions. Surtout que le ticket ne doit pas être donné. Nous sommes vraiment estomaqués de voir ces plages suspendues dans le vide…

 

Là, nous entrons en plein dans la mythologie Grecque. Tout nous ramène vers l'Odyssée. Nous passons devant "Porto Ulysse", avant d'arriver quelques milles plus loin, aux îles Cyclopi! Quelques gros rochers noirs plantés à une encablure de la côte. On m'a chuchoté à l'oreille que c'est "Polyphème" le Cyclope,  qui a lancé ces rochers sur Ulysse et ses compagnons lorsqu'ils s'échappaient  sur leurs vaisseaux de la grotte ou "Poly" les retenaient! (Après lui avoir crevé son unique œil) Ils sont gros les rochers!!! Costaud ce "Polyphème"!

 

De Taormina, finalement nous ne pouvons voir que le village perché sur la falaise, les plages privées au fond des 3 criques (Hôtels, sable quand même, matelas, parasol), le téléphérique qui mène des plages au centre ville, les splendides villas perchées sur la falaise, et les hôtels parfois très laids. Toute la ville à l'air d'être perchée sur la falaise. Certaines maisons sont même suspendues dans le vide… Pour construire là, il faut vraiment du fric! Mais pour nous, problème impossible de mouiller sous la ville, 50 m, 60 m de fond, à quelques mètres de la côte. C'est magnifique, ces criques protégées par des énormes tours de  rochers. Sur un rocher de 50 m de haut, pointu comme un pain de sucre, on y a même construit une maison avec ses dépendances, perché comme une Aire d'aigle, étagé sur plusieurs niveaux. Comment y accède-t-on l'hiver, lors de forts coups de vents ?

 

Nous mouillons, sous Taormina, dans la baie de Giardini Naxos, il nous faut acheter des vivres. Allons à terre avec Keke, obligé de le monter sur la plage, au port ce n'est pas possible.

Nous venons d'avoir nos prochains hôtes au tel. Ils sont d'accord pour nous rejoindre à Syracuse, tellement plus sympa que Catane. Alors, on fonce sur Syracuse, nous n'avons que 2 jours avant leur arrivée.

 

Malte

 

Le Vendredi soir, le couple arrive vers 23 H 30, pendant que nous mangions une glace à l'estanco en face du bateau.  Couple d'avocats, très sympa, on fait connaissance avant dodo.

Nous sommes bien crevé, car il a fallut préparer le bateau pour les recevoir.

 

Le lendemain grand avitaillement, et aussi pour nos invités, visite de la ville. Ils décident d'aller à Malte… alors va pour Malte.

 

Et c'est parti, en route vers le sud avec très peut de vent. Nous leurs faisons découvrir les magnifique mouillages Maltais, le "Blue Lagoon", suivit de  "Dwejra bay", magnifique cirque intérieur, entouré de hautes falaises. Nous ne sommes que 4 bateaux. (Au mois d'Août!)

 

Le plaisir de se baigner nu seul au monde, la convivialité de l'oursinade. D'abord circonspects,  puis ça devient un rite, à chaque mouillage il faut des oursins. J'explique comment les cueillir, ils sont bien pleins, avec un très gros corail très parfumé. Même un jour on a fait le ptit dej. Et le déjeuné avec des oursins.. On s'éclate.

 

Pour la cueillette, je me suis fait piéger par une méduse, que je n'avais pas vue. (Il y en avait beaucoup dans le courant) Elle m'a choppée entre les omoplates, presque dans le cou, ça fait au moins un siècle que je ne me suis pas fait piégé par ces saloperies. Elles ne m'impressionnent pas trop, et je les évite. Mais là, d'un coup une brûlure fulgurante, j'ai vite compris, retour au bateau à 10 m, Mi me passe vite de l'alcool à 90 qui apaise la douleur (le flacon était prêt, car nos amis sont été eux aussi atteints), j'enfile un Tshirt, et  repars. Maintenant j'ai une grosse cicatrice dans le dos, elle à du se coller à moi pendant que je nageais, j'ai une grosse marque, comme une main passée au fer rouge….

 

Une nuit au port de Mgar, clearance, et visite à Victoria la capitale de Gozo.

 

La découverte de Valletta, de ses installations portuaires, le croisement dans ce bassin de l'immense paquebot de croisière, le "Costa Concordia" qui prend toute la largeur du bras de mer. Nous le laissons passer,  énorme, impressionnant de majesté. Il défile sous nos yeux.

Mouillage, amarré à une tonne au font de "Sliema Creek"

 

La visite de la vieille ville, pendant que le Mistral est en train de donner de la voix laisse à nos hôtes un grand souvenir. (Je t'ai déjà décrit ce très beau site chargé d'histoire)

 

Avarie de pilote? Non c'est un désaccouplement du secteur de barre (le machin qui sert à diriger le bateau. Démontage de l'arrière du cockpit, réacouplement, et ça marche!!! (Pour ça il faut tout virer, la survie, l'ancre de secours, la pince monseigneur, les 2 bonbonnes de gaz, les jerricans de fuel, sortir la partie du fond qui fait toute la largeur du bateau, et enfin j'accède au mécanisme de barre)

 

Il faudra qua je fasse faire une modif à Adel le roi des tourneurs. (Afin de se trouver alignées, les 2 roues dentées qui  entraînent  une chaîne, sont montées libres, seulement clavetés. Elles peuvent, coulisser le long de l'arbre inox. Le problème c'est qu'il n'y à rien pour les stopper.

Une des 2 roues était quasiment sortie de l'arbre. Il me faut mettre keque chose comme sécurité, sinon ça recommencera.)

 

Il nous faut repartir, l'avion de nos passagers est dans 2 jours. Clearance de départ faite, nous quittons Valletta, dans la matinée après la réparation avec l'assurance d'avoir un bon vent de travers. Ouest de 25 à 35 nœuds, Kheops file comme une torpille, au milieu de cette mer formée. 8 nœuds, 8,5, malgré le peu de toile envoyé le bateau se comporte a merveille. C'est un excellent navire, qui passe dans la mer comme un suppositoire…

 

Tôt dans la soirée, après 7 h de traversée, (55 milles) nous rentrons avec difficulté les voiles (beaucoup de vent) devant "Porto Palo" à la pointe sud (Ou on a dîné au resto). Le vent souffle à près de 40 n. Une fois mouillé, on peut respirer.

 

Retour à Syracuse, le vent a molli. Manœuvre de mise à quai parfaite, à 4 c'est + facile, et je maîtrise de mieux en mieux les "marches arrière" du fameux 1 mat.

 

Nous l'avions déjà remarqué mais apparemment ça s'intensifie sérieusement, les contrôles de police sont constants. Les véhicules patrouilles à longueur de journées et même de nuit. A l'arrivée, malgré notre pavillon tricolore, vérification d'identité, contrôle de l'immigration, il me faut aller à la capitainerie (de l'autre côté du port), faire des démarches. Le climat est très chaud. Les problèmes que subissent les italiens avec l'immigration clandestine qui redouble les rendent très soupçonneux. En général avec notre pavillon, on ne nous demande rien, mais la, dernier port, but de l'escale, prochain port!!!  Il y a beaucoup de pavillons d'îles exotiques défiscalisés, qui passe en charter, beaucoup de gros MY, parfois + de 50 m de long, avec des équipages de 10 personnes souvent américains, Jamaïcains ou autres. Eux, sont très visés, mais nous pôvre français…heureusement qu'on à perdu la coupe du monde, sinon, si nous avions  gagné, ils nous mettraient en garde à vue…

 

Comme les ritals, très fiers,  nous parlent encore tous de cette fameuse coupe, et de leurs grandes victoires, je leurs sort maintenant, que le meilleur joueur italien, celui qui les a fait gagner, c'est Trezeguet!!! Ça leurs fait faire des bons. Surtout quand on leurs sort que Zizou avait été bien gentil, c'était les dents qu'il aurait du lui casser à l'autre avec sa tête.

 

A Malte, un truc m'a frappé, quelque chose à laquelle, dans notre lointaine province tunisienne nous ne sommes pas encore habitués. Pendant que nos passagers, visitaient la vielle ville, nous allons faire quelques courses, prendre du pain et du frais. Débarquant dans Sliema, qui est une sorte de banlieue de Valletta, nous faisons nos petites emplettes tout en visitant. Nous rentrons dans un Cyber-espace, tenu par un Indou, il y a apparemment une grosse colonie Indou (nous, c'est Indur) à Malte, je m'installe après avoir payé une LM pour une heure (moitié qu'en Italie) Du super matos, ultra moderne, ecran plat etc…Et là nous sommes surpris d'entendre des gars dialoguer en (sans doute) Indou, ou équivalent. Ils se servent du Web, pour discuter avec leurs familles restées au pays!!! Je savais que ça existait, mais je ne l'avais jamais vu vraiment utilisé. C'est beau le progrès! Et là, c'est surtout à moindre coût.

Une conversation d'une heure entre l'Europe et l'Asie pour 2€50!!! Qui dit mieux! Pas France Telecom en tout cas, ni SFR.

 

Au moment où j'écris ces lignes c'est le lendemain du départ de nos invités. Matinée cool, Mi a préparée tous ses draps pour les amener à la laverie. Nous avons repéré ou elle se trouve.  Tout près du quai, nous faisons les pleins des tanks à eau, et avec la petite carriole nous voilà parti porter tout ça à laver. Mais maldonne le renseignement était faux, c'est un pressing, pas une laverie. La laverie c'est 500 m plus loin, "dopo il ponté" comme elle nous dit la femme. Je comptais laisser là Mireille, car étant inquiet sur la situation météo. La météo à annoncé des passages orageux, et un petit clapot commence à se lever du sud!!!

 

Je ne veux pas laisser K trop longtemps seul, car ce quai est réputé intenable par fort SW et W. Des amis proches en ont fait la triste expériences (En Mai, voulant aller au sommet de l'Etna, ils avaient laissé le bateau le long du quai, le matin c'était tranquille et serein, ils louent une voiture, et ne reviennent que le soir de leur virée montagnarde. Surprise en arrivant, la baie est blanche d'écume, leur bateau, est drossé contre le quai, pare-battages éclatés, le pont en partie arraché, et séparé de la coque…. Résultat: 2 mois de chantier, et environ 10 000 € de réparations)

 

 

Donc méfiance!!! On trouve la laverie au bout d'un petit moment, quand on sait c'est facile, mais quand on cherche!!! Une avenante et belle lavandière nous propose ses grosses machines à laver.

 

En compagnie de Mireille  elle s'occupe de nos draps. Comme le lavage n'est pas long, (30 mn) nous allons faire quelques courses à côté. Le cycle fini,  je charge une partie des linges, et  retourne vite vers K. Mi reste avec la belle lavandière pour faire sécher les draps dans une grosse sécheuse !!!

 

 Le temps est toujours égal, le bateau n'a heureusement pas bougé, tout va bien!!! (Pour l'instant). Je ne t'ai pas dit que nous étions amarrés entre 2 très gros Motors Yachts d'une cinquantaine de M. chacun.

 

Mireille n'arrive que très tard, étend ses linges, le vent forci… Déjeuné, petite sieste,

Mi m'indique que "Silver Cloud" le MY de bâbord, est en train de larguer les amarres. Comme il est à notre vent je crains le pire, sa masse nous protège du clapot qui devient plus fort. De plus, s’il loupe sa manœuvre, il nous écrase contre le quai…Adieu Kheops !

 

Sa manœuvre est très longue, le temps qu'il bouge, il faut plus d'une ½ H pour qu'il largue sa dernière amarre. Et lorsqu'il tire sur sa chaîne, la notre chasse (sa chaîne devait être sur la notre) + le vent de travers, + le clapot formé, j'ai beau activer le guindeau pour tirer sur la chaîne, rien n'y fait. Les marins du "Galaxy" l'autre MY pare K, mettent des pare bats, c'est très sympa, de leurs part, mais intéressé, car K risque de heurter leur paquebot. Je laisse Mi au guindeau, fonce à l'arrière, les vagues montent sur le quai, la protection du voisin étaient bonne, "pourquoi ont t'il décidé de partir pendant la sieste ces cons". Je plonge dans le carré pour mettre le contact moteur, remonte dans le cockpit, fait partir Perkins, largue les amarres en catastrophe, les laissant là, sur le quai, des gens nous aident. Le tuyau d'eau et le câble électrique sont arrachés. Les marins nous poussent au cul, j'embraie le moteur à fond pour ne par heurter mon voisin, grand coup de barre à gauche. Le couple de l'hélice me permet de sortir en catastrophe sans encombre. Ce fut short.

 

Les capots et les hublots sont ouverts, le câble électrique et le tuyau traînent à l'eau, une amarre aussi, Keke est pendu à la drisse de spi le long de la coque, les serviettes sèchent sur les filières. Quel bordel… (Rien que de décrire ces événements j'en suis épuisé.)

 

Mireille à l'avant dans son trou remonte au plus vite les 60 m de chaîne. Les Galaxy's seamen parent avec leurs énormes bouées, au cas où nous les heurterions. Ils sont 3 m au dessus de nos têtes Mais non, on est bon! On est passé, juste mais on est passé.

 

Un marin me crie, et me fait de grands signes…Dans ma hâte je ne vois pas le « Nuage d'Argent » qui est toujours en train de manœuvrer, il est juste devant nous, a quelques mètres.

Arrière toute! Le vent nous prend par le travers, K part dans tous les sens, difficile à maîtriser.

D'un côté "le Silver" de l'autre la chaîne d'ancre de Galaxy, a 45° du bateau. Un coup en avant, un coup en arrière.

 

Je crie (on à pas eut le temps de prendre nos talkys)

-          Combien de chaîne?

-          30 M qu'elle me répond

Il y à 8 m de fond, des creux de 1 m et un vent latéral de 25 n!!!

Va tenir le bateau avec tout ça.

-          20 m… puis quelques minutes plus tard:

-          10 m

Je fonce pour nous dégager du piège, l'ancre a décrochée, dans tous les cas, on peut sortir du bourbier.

L'ancre relevée, je crie à Mi de vite venir fermer les hublots et les capots, on se noie. L'eau gicle à l'intérieur.

 

Maintenant il nous faut mouiller. 25 n établis, des creux de 1 m. Premier essai, l'ancre ne prend pas, on se retrouve tout prêt d'un petit voilier français, malgré les 40 m de chaîne. Rebelote, on remonte la chaine. Repart, tourne en rond pour se placer. On remouille, mais là, 50 M, de chaîne ça tient !

 

Nous mettons Kéké à l'eau. Depuis il était toujours pendu le long de la coque tribord. Je saute à son bord, me faut aller au quai récupérer nos amarres. Ca bouge dur! Aborder est une autre paire de manche. Je m'abrite derrière l'énorme "Galaxy", récupère tout, même un pare bat qu'on a oublié, remonter sur Keke, c'est comme grimper un jeune étalon pas débourré (tu sais, que je sais de quoi je parle!!!). Il fait des sauts de cabris le long du quai. Rock and roll. Mais j'ai toujours le coup d'œil, et le pied sur. C'est bon! Retour à bord dans une mer formée, assis au fond du dinghy. Maintenant il faut monter sur k, autre rodéo!!!

 

Orage, grains et pluie comme je le pensais. Le bateau a tourné dans tous les sens. Et maintenant, à 19 h, nous sommes sur un lac…

 

Liparis

 

Aout

 

Kzzz! Kzzz! Kzzz! Kzzz! Kzzz! Kzzz! Et aussi Kzzzz! Kzzzz! Kzzzz! Kzzzz! Et encore, Kzzzz! Bon j'abrège!

 

6 heures du mat ce dimanche matin, un peut de lumière point par les hublots, et ce bruit que sur le coup je n'identifie pas. Une sorte de ronflement continue. Inquiet, je sors vite voir ce qu'il en est.

 

AH!!!  C'est les cigales!!!  Les Cigales, et le jour qui n'est pas encore levé. Nous sommes très proche du bord, et d'une pinède qui escalade la falaise qui nous domine. P…. de Cigales. (Je refais bien les Cigales non!!!) Je dormais à point fermé, après une nuit en pointillé, car ce mouillage est très aléatoire.

 

Hier soir nous sommes arrivés à Lipari, la principale des îles Eoliennes vers 20h30? Et la nuit commençait à être très sombre. Nous arrivons de Milazzo, la ville Sicilienne la plus proche des îles, ou nous avons récupéré nos nouveaux hôtes, de vieilles connaissances, médecins.

 

Et l'arrivée fut vraiment très folklo! Dans une brume de chaleur, qui ouatait tous le paysage, des dizaines de bateaux en tous genres, tournaient en rond dans la baie bien encaissé pour trouver un bon mouillage. Le hic c'est qu'il y à 100 m de fond à 100 mètres du bord!!! Va jeter ton ancre! Alors on tourne, risquant de se faire éperonner par un Motor Yacht ou un de nombreux ferrys qui circulent au milieu de ce cahot on se croirait sur la place de la Concorde aux grandes heures de pointes, avec des énormes bus qui la traverse sans ralentir. C'est chaud!

 

Pour nous c'est pire, car nous ne sommes jamais venus, alors kekonfé? J'avais étudié le guide, et connaissais cette situation de grande profondeur. Ces îles sont des volcans, et elles ont surgit il y à des milliers d'années (C'est vrai, je connais kekun qui les a vus sortir) Il y à entre 2000 et 3000 m de fond autour, et dans les criques, facilement 150 m d'eau.

 

Alors comment faire? Les navettes qui relient les îles à la côte  disposent  bien sur des meilleures places. Il y à bien une centaines de places à quai pour les bateaux de plaisance, mais elles sont prises, réservés sans doutes par des habitués. Tout ça ce passe dans une brume qui rend ce tohu-bohu presque irréel. En arrivant nous avions Mi et moi repéré une toute petite plage sous une grande falaise, à l'angle d'une jetée. On décide d'y aller voir!

 

            - 25 mètres, cris-je dans le talkie, ça remonte! 20 m plus tôt il y avait 83 m…

         - Prend à gauche, vers la plage, on va voir, qu'elle me répond par le même moyen (bien pratique ces 2 T.W. plus besoin de hurler…)

            - OK! Il n'y a plus que 12 m, on va pouvoir mouiller. 10 m ! Mouille.

Et l'ancre plonge vite entraînée par son poids, et la profondeur de l'eau, il faut que Mireille fasse attention, la contrôle, afin qu'elle ne saute pas par-dessus le barbotin!

-          20 m de chaîne m'indique t'elle!

-          Bon attendons, on va voir ce que ça donne!

Il n'y à pas un brin d'air, tout est calme, le bateau tourne lentement sur place, et vient mettre son cul tout contre la plage. Un peut trop près… le sondeur indique 5.90 m, mais il est à l'avant. Nous sortons la sonde à main. 2m au bout de la jupe, 10 m à l'étrave. Ca fait un peut court. On discute tous les 4 de la situation, tant pis on remouille. J'avance de quelques mètres, et on met 30 m.

 

Et c'est là qu'au  matin….Kzzz! Kzzz! Kzzz! Etc…

 

Nos hôtes pas inquiets eux, roupillent comme des sonneurs.

 

A Syracuse quelques jours plus tôt, un problème de vol annulé nous avait fait changer nos plans. Nous donnons RV à nos copains à Milazzo, qu'ils rejoindront en taxi. Ça leur évitera la fastidieuse remontés du détroit, qui est parfois délicate.

 

Après s'être de nouveau mis à quai, pour 2 h, mais là, le long du quai. Nous faisons le plein d'eau, un petit rinçage de Kheops, que nous n'avions pus faire faute de pataquès. Après avoir fait des vivres, nous partons vers Taormina pour notre première étape. La nuit tombe, on s'arrête à Brucoli que nous avions déjà repéré et qui nous avait beaucoup plus. Un beau fortin  carré en marque l'entré. Mouillage sympa. Visite du site, et redépart

 

Nous mouillons  la nuit tombée sous  Taormina, nous sommes sous des falaises impressionnantes, sur lesquelles la ville est bâtie. Nous sommes tout près d'une petite gare. Le trafic est intense, le bruit des  trains entrent ou sortent du tunnel qui passe sous la falaise nous avertit.

 

 L'Etna majestueux nous contemple de son œil unique fumant. (Hé! Le Cyclope!!!) Nous, nous sommes mouillé là, pour éviter la houle de Nord qu'on a rencontré toute la soirée. Grossière erreur, notre ancre repose par 10 m de fond, et le bateau roule comme  une boulle. (Ou une poule, si tu préfère, je ne vais pas refaire le coup de la p…te de la rue du Canon). Dans l'action, la brinquebale du guindeau tombe à l'eau… catastrophe!!! (C'est la barre d'acier longue de 1 m qui nous permet de manœuvrer le guideau) Et pour arranger le tout, la télécommande  dudit guindeau qui ne veux plus rien savoir pour la remontée. Tant pis pour la confort, on va rester là; Il nous faut récupérer cette barre, et il fait totalement nuit. Nous prenons un pare-battages, l'amarrons à un long bout lesté d'une chaîne et jetons le tout à l'eau à la place supposée ou est tombé la brinquebale. Ça me servira de repère.  Nuit très agitée et très houleuse.

 

La brinquebale hante mes rêves, dés 6 h, je suis assis dans le cockpit, faisant des mots croisés, écoutant les infos sur RFI. J'attends que le soleil soit suffisamment haut dans le ciel pour qu'il éclaire bien le fond. A 7 h 30 je me décide, enfile palmes et masque, il faut y aller. La mer est trouble, je distingue à peine le fond  Après plusieurs tentatives à 5 ou  6 m autour du point supposé, pour avoir une meilleure vision, j'aperçois enfin ma brinquebale. Ouhaou! Elle est profonde. Je reprends mon souffle quelques secondes. Et c'est fait! Je remonte avec la précieuse barre d'inox. Hi pi pip…Hourra!!!

 

Ça roule toujours beaucoup. Le guindeau ne veut plus rien savoir. La télécommande fait des siennes. Je me mets vite à réparer la télécommande, un fil coupé dans sa gaine. On change vite de place, et allons de l'autre côté de la baie, au Sud, à l'abri de la digue du petit port de "Giardini-naxos".  L'ancre se pose sur 6 m de fond de sable, nous pouvons nous reposer de notre nuit mouvementée (Malheureusement pas pour la bonne cause). Le coin ressemble un peut au Lavandou. Des kilomètres d'établissement de plages, à l'italienne, les parasols multicolores alignés au cordeau, chaque établissement à sa couleur. On entend même une nana crier dans le micro les mouvements de gym sur la plage. On devine aussi des brasseries et des glaciers tout au long de la promenade. Bien sur, des dizaines d'hôtels, c'est un haut lieu touristique, car tout proche de la célébrissime Taormina. Mais le cadre reste agréable, car, dominé par des collines et une belle végétation.

 

Nous voilà reparti vers Messine, après une journée de bulle, un tour à terre le matin tôt pour cause de foule sur les plages. (A 8h30 on peut mettre keke sur la plage, il y a peut de monde, à notre retour, vers 10 h, c'est bondé).  Il est déjà 11 h et 35 milles à faire pour le cap "Peloro" qui ferme le détroit. Vers midi, 5 milles plus au nord, une bonne brise dans le pif, se lève, et sous l'effet d'un courant violent, nous nous heurtons à de grosses vagues bien dures. Le moteur à plein régime, le bateau fait des bons de cabris, et nous nous traînons à 2 nœuds sur le fond. Tant pis je fait ½ tour, ça ne sert à rien de s'entêté, c'est invivable! Demain est un autre jour!!!

 

Enfin, au retour, le calme et la sérénité,  il faut profiter des bons moments. Moins de 2 h plus tard, on est mouillé devant la gare!

           

5 h du matin, nous sommes debout, le temps d'avaler un thé,  nous voilà partis pour une seconde tentative. Là, mer d'huile, courant portant, moteur à 1400 tours, on marche à 6.5 n. sur le fond.

 

A 10 h nous sommes devant Messine, maintenant, c'est la partie de cache cache avec les nombreux  Ferrys qui sillonnent le détroit.  1 h et ½  de zigs et de zags avec ces monstres aveugles qui te foncent dessus sans vergogne surs, de leurs privilèges. Ils n'hésiteraient pas à te couler pour arriver à terre avant les concurrents.

 

On peut admirer passant près de nous, les fameux chasseurs d'espadons, ces barques munies d'un mat en treillage d'acier d'une hauteur considérable, et d'un bout dehors qui fait plus de 2 fois la longueur du bateau. J'avais vu il y a quelques années un reportage sur ces chasseurs de Scilla à Thalassa. Le "Capo" monte au sommet du mat dans une sorte de panier (Electriquement), il peut ainsi voir très loin si des "Espada" sont en surface. Quand il en repère un, il fonce dessus (c'est lui qui dirige le bateau) et un harponneur, se tient sur le bout dehors, complètement dans le vide, 20 ou 30 m devant le bateau. Et là, pas repéré par le poisson, il peut le surprendre à loisir et le harponner. (Harpon amarré à un long bout). Après il faut lutter avec la bête, et la remonter à bord.

 

Peut avant midi le cap Peloro est passé, toujours avec une mer calme, un courant portant, et une brise portante en train de se lever. Pas de "Charybde", pas de "Scylla", les 2 célèbres  monstres qui hantent ces eaux. Ils  doivent encore être en train de digérer le dernier bateau et son équipage qu'ils ont avalés. (2 violents tourbillons qui sont décrits dans l'Odyssée? Et qui sont toujours très actif, bien que moins violents qu'il y a quelques siècles. Il faut dire que le fond remonte de 1500 m à 75 m en une distance très courte, et le flux des masses d'eaux qui passent le détroit entraînées par les courants et les vents violents,  qui fait moins de 3 milles de large. Tout ça fait que le passage pour les petits bateaux est toujours délicat. Ce détroit  fait aussi la fortune des pêcheurs locaux, des bancs de thonidés et d'espadons sont aspirés par les courants, et se retrouvent dans cet entonnoir. Il ne reste plus qu'à les attraper.)

 

 Nous passons sous l'immense pylône rouge et blanc, qui servait autrefois à passer les câbles au dessus du détroit, il doit faire plus de 100 M de haut, une petite "Tour Eiffel". Nous voilà sorti de l'entonnoir.  Cap sur "Milazzo" ou nous arrivons dans la soirée.

Publié dans kheops

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article