2012 - 2 DEPART PRECIPITE

Publié le par KHEOPS

 ENFIN EN MER

Il nous faut partir dans la foulée, on n’en peu plus de ces faux-culs, le fait que nous partons définitivement  nous a totalement décribilisé, ils n’ont plus de mémoire, ils ont été  littéralement lobotomisés.  8 années de cohabitation effacées. Tu es en train de penser que je suis amer, hé ben ! Tu te trompe, Je suis « très amer ». La révolution, et la montée de l’Islam ont changés beaucoup de mentalités. Le respect est en train de disparaitre.

Un coup de Mistral est annoncé le lendemain, il nous faut faire fissa, sinon on reste encore une semaine ici. Nous partons donc comme des voleurs, en ne faisant nos adieux a personne, bousculés par un tour obligé en ville dès l’aurore et les formalités administratives…

HAMMAMET

C’est au mouillage devant la médina d’Hammamet que nous étalons le coup de NW, nous bloque 3 jours, les rafales atteignent parfois les 40 n. Mais on est peinard, les 35 m de chaines sur 3 m d’eau nous tranquillisent, nous avons une vieille habitude de mouiller devant cette belle plage de sable blanc agrémentée par des barques de pêche multicolores. On trouve ce site magnifique. Les couleurs des murs de la médina sous l’éclairage du soleil couchant sont très belles. Bien sur l’appel du Muézin pour la rupture du jeûne nous rappelle à la réalité et donne une touche exotique au tableau.

IMGP2665                                               Au mouillage devant la plage d'Hammamet

Bon revenons a nos moutons, et autour de nous il y en a beaucoup, activés par de violentes rafales. Kheops comme à son habitude fait l’essuie glace. La première nuit est très agitée, le bateau est secoué comme dans un shaker. Nous n’avons pas besoin d’aller en boite pour danser comme des jeunes fous. On parvient quand même à dormir du sommeil du juste, confiants dans notre ancrage. On a même droit à un orage !

Notre premier jour de mer à été une sorte de libération, enfin en mer, respirer l’iode, on se déstresse enfin. Avec tout ça nous n’avons pas pu mettre tout en place,  un grand fatras trône sur le pont, passerelle, échelle, tangons, etc.  Et c’est là qu’on retrouve notre entrée d’eau. Finalement nous ne l’avons pas circonscrites,  des qu’on navigue, elle est toujours là, et ça nous inquiète beaucoup, car on en trouve pas lacause. Mystère ?

On profite de notre longue escale forcée pour démonter les sièges du carré, retirer les planchers afin de vérifier si ça ne vient pas du côté de la dérive. On éponge tout, et on assèche. En étant  au mouillage pas une goutte ne pénètre ??? Les aléas de la navigation.

IMGP2679                                                                          Hammamet

Le lendemain on profite d’une accalmie pluvieuse pour lever l’ancre et faire des essais grandeurs nature, on va tacher de voir par ou pénètre cette eau ? On  fait une grande virée le long de la plage, Mimi scrute tous les coins, recoins, tuyaux, rien ? On va quand même regarder une nouvelle fois du côté de l’arbre d’hélice, et par le presse-étoupe (joint Volvo, les inities comprendrons) on observe une légère entrée d’eau, en y regardant de plus près on pense avoir trouvé la clé du problème. Pourtant on l’avait bien observé plusieurs fois. On avait l’impression que ça ne gouttait qu’un peu, mais en serrant le joint entre le pouce et l’index, le débit devient gros. En plus j’ai remarqué des concrétions autour de l’arbre, juste a la sortie du joint. Et voilà, c’est de là que l’eau rentre... Voici  madame pourquoi notre fille est muette …

Alors kekonfait ? Primo, je gratte les concrétions avec une lame de cutter, et de l’émeri afin que l’arbre devienne bien lisse, je pense que ces concrétions écartent les lèvres du joint. (Hé voui ce joint a des lèvres, même des grandes, et là on  vire dans le scabreux !). Avec l’âge et la chaleur  elles ont ramollies???. Finalement à l’usage, mon lissage ne sert pas à grand-chose, l’eau continue à entrer comme a Evian.

Au mouillage devant Kelibia, (oui maintenant nous sommes à Kelibia, suit un peu quoi ! Je ne le répéterais pas 10 fois) je fais une nouvelle tentative,  je serre légèrement un collier Rilsan autour du joint, ça resserre un peu les lèvres. Mais pas trop, car il faut que l’arbre tourne librement. (Voui je sais, c’est très technique tout ça, mais tu n’as qu’a sauter le paragraphe, je n’en serais pas vexé) Bon apparemment nous avons bien diminué le débit de notre source interne.

NOSTALGIE

Minute nostalgie : Nous quittons quand même a regret ce pays qu’on a beaucoup apprécié, la vie est agréable, a pars quelques désagréments récents, nous y avons toujours été heureux. Il est vrai que depuis la révolution bien des choses ont changées, c’est sans doute du a la montée de l’Islam. Avant, les tunisiens étaient des gens doux et pacifiques, ils vivaient leur religion tranquillement, ne s’offusquant pas de la notre, et du fait que nous buvons  de l’alcool, d’ailleurs beaucoup d’entre eux se laissent aller sur la dive. Maintenant, on sent la peur chez ceux qui fréquentent les lieux de perditions, chez les patrons de restos qui ne sont pas dans la mouvance, les salafistes sont en train d’instaurer une crainte chez les non-barbus, de plus en plus de femmes portent le voile de peur de se faire insulter dans la rue. On rencontre des petits groupes d’austères barbus vêtus de la gandoura, on a l’impression qu’ils font la police, surtout pendant cette période du Ramadan. Ce n’est pas réjouissant.

Et le Ramadan, parlons en un peu. De notre place, nous voyons a la télé, qu’en France c’est devenu aussi important que la Noel ou Pâques, même plus médiatisés. Que nos ministres vont participer aux agapes de rupture après s’être rendu a la prière, mais dans quel pays vivez vous ? On entend ça et là, a la radio, des femmes se plaindre que pour aller faire leur courses dans les supermarchés habituels, il ne trouve plus leurs marchandises habituelles, remplacés dans les rayons par du Hallal, et des sucreries arabes… C’est devenu une vaste affaire commerciale, c’est à celui qui fera le plus plaisir aux arabes. Pôvre France. En Tunisie bien sur tout ça c’est normal (comme Hollande) mais quand on voit le fric qu’ils dépensent pendant cette période, c’est affolant, comment font-ils. Je sais qu’il y en a qui s’endettent afin de pouvoir faire honneur à leurs invités. Ne pas boire une goutte d’eau entre 4 h du Mat et 19.30, en plein mois d’Aout, c’est tout simplement de la folie. Le pays qui est déjà a à l’agonie, voit son économie arrêtée, désertée par les touristes, beaucoup on vidés les hôtels Samedi, le 1er jour du Ramdam. Il est sur, que quand on se balade en ville et que l’on rencontre que des Belphégors et des barbus, ça ne te file qu’une envie c’est de te casser.

KELIBIA

IMGP0725                                                                   On arrive a Kelibia

Kelibia : Escale technique, nous avons passé la nuit au mouillage à côté du port. Mimi veut compléter l’avitaillement, surtout acheter des légumes, on réussi à se glisser le long du quai pour une courte escale. Nous partons aussitôt dans nos chaussures vers la sortie du port, en cherchant un peu, ou trouve là des légumes, et a l’épicerie arabe du coin des yaourts et du pain, on a tout sous la main. Mimi s’éclate car elle trouve enfin des salades vertes dont elle était privée depuis longtemps. Tout ça à quelques dizaines de mètres du bateau. Formidable, pas besoin d’aller en ville. Pendant que l’on complète l’eau des cuves, Mimi lave sa salade sur le quai, afin d’économiser notre eau. Ici la police est très cool, ils me rendent le manifeste qu’ils avaient pris a notre arrivée, et à Midi nous voilà parti vers le Nord, vers le Cap Bon.  

IMGP2691.JPG                                                        He oui! Il faut laver la salade

Départ en terres inconnu. La dernière fois que l’on avait doublé ce cap, c’était en 2004 lors du convoyage de Khéops vers Monastir. Bien sur nous avons droit à une bonne brise, en plein dans le pif, et un courant digne du détroit de Messine. On rame sec, les voiles inutiles pendouillent mollement, et PéPérekins tourne à 2000 t/m pour nous faire  avancer à 4 n. Une fois passé le cap, je pensais qu’on était à l’abri de cette mer hachée, que nenni, on tombe sur la résiduelle du Mistral. On cherche un coin abrité de cette houle, sur les cartes, on note des criques, mais là, yapa ! Finalement nous mouillons notre pioche devant le port de Sidi Daoud presque au bout du Cap Bon. Finalement c’est un bon coin que l’on recommande.  

Allons à Bizerte de ce pas, il nous faut traverser l’immense baie de Tunis, avec son trafic de bateaux vers la Goulette.  Le vent n’est toujours pas au rendez-vous. Pour la première fois nous expérimentons en temps réel notre transpondeur AIS avec toutes ses possibilités. Il nous indique déjà une route de collision matérialisée par un trait rouge en pointillé, et le futur point d’impact avec un petit vraquier qui rentre à la Goulette. Il  nous oblige à ralentir pour le laisser passer, ensuite l’appareil nous prévient qu’un grand paquebot de croisière style Costa  arrive à 20 n, sera sur nous dans 7 nautiques. Pour couronner le tout,  le « Tanit », le nouveau navire amiral de la flotte tunisienne, fonce sur notre route à 25 n, nous savons tout sur lui, sa vitesse son cap, pour nous sur un petit bateau c’est un gros progrès

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                                                            En route vers Bizerte

BIZERTE

Bizerte : Enfin un peu de brise de NE, qui nous permet de stopper le moteur jusqu’a Bizerte. On marche bien sous 15 n Gd Largue, ça forme un bon clapot. Dans l’immense rade nous longeons 2 gros pétroliers au mouillage. Le soleil couchant dans les yeux nous empêche de distinguer les installations, on y va au hasard, c’est de la découverte pour nous. Nous mouillons a l’extérieur de la jetée N, devant une grande plage, nous sommes a l’abri du brise lame  protégé du  clapot. Sitôt mouillé, appel sur la VHF, Ils veulent qu’on entre dans le port. On les convainc qu’on est bien ici. Après on à droit à la visite d’un garde en Zodiac, même charabia. On reste là.

 La nouvelle Marina ? Quelle Marina ? C’est devenu l’Arleusienne, le peu qu’on à pu en voir le soleil dans les yeux, ça a l’air stoppé. Bon apparemment ils continuent chichement, au matin on aperçoit bien une grue ou deux fonctionner. Mais ce n’est pas la folle ambiance. Les travaux semblent très ralentis. J’essaie de joindre le commercial avec lequel j’étais déjà en contact, pas moyen. Finalement l’escale est raccourcie, nous partons directement vers le petit archipel de  « la Galite ». Pourtant on avait prévu une escale technique à Bizerte qu’on ne connait pas par la mer, ce fut une découverte un peu décevante, alors on part.

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                                                                En Tunisie aussi


 

 

 


 

Publié dans kheops

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