2012 - 3 TABARKA

Publié le par KHEOPS

Archipel de la Galite

LaGalite : Chez nous à Sanary, nous avons un pêcheur,  l’ami « Achille » qui est natif de cette île, ils l’ont quitté avec sa famille après l’Independence sur leurs bateaux de pêche. D’abord une escale de plusieurs années en Italie, ensuite on les a vu arriver avec leurs bateaux dans notre petit port de Sanary. J’étais tout gamin, on les appelait les Tunisiens !!!  Ils ont fait leur trous dans la population, car travailleurs et affables. Son bateau se nomme d’ailleurs « Le Galiton »en souvenir de  sa jeunesse, c’est le nom d’une des îles de l’archipel. Depuis qu’il nous en parle de son île ! Ça m’a donné envie d’y passer.  Sachant que nous sommes basés en Tunisie quand il me rencontre sur le port, chaque fois il m’en reparle avec nostalgie, me demandant même si on pouvait les y emmener, lui et sa famille…

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                                                                     La Galite

 La brise forcie doucement, et la mer se creuse gentiment, le vent arrière nous incite à tangoner le génois, c’est la première fois que l’on fait ça sur K, car nous venons d’acquérir un tangon d’un copain qui est manœuvrable par nous 2. L’autre tangon est trop gros, il est gardé en réserve. C’est un peu Rock’n’roll, car, jamais manipulé sur ce bateau avec ce grand génois. Attention de ne pas partir à l’eau, j’ai  perdu la main.

Ainsi équipé, le bateau marche gentiment entre 6 et 7 n avec 20 n réels dans les miches. Le Génois tangonné est parfait sous cette allure. La mer grossi de plus en plus et les chevaux a la crinière blanche sont de plus en plus nombreux. Cela nous inquiète pour rentrer la voile à l’arrivée. L’île nous apparait énorme au loin, je pensais que c’était un petit caillou, hé ben non !  Le caillou a grossi. Sur les documents on apprend qu’il culmine à près de 400 m.

Nous sommes à moins d’un mille du mouillage, c’est le moment, il nous faut rentrer le génois, moteur accéléré, on abat légèrement, la voile à tendance à se vider, Mi choque l’écoute, moi j’enroule le génois, le tangon suit, et en moins d’une minute, la voile est roulée, et le tangon bloqué. Plus facile à faire qu’à cogiter. Dès la pointe Est passée, on aperçoit quelques bâtisses, il est vrai que c’est bien escarpé. Plusieurs bateaux sont mouillés dans la crique. Crique pas très fermées, pas très profonde,  plutôt ouvertes à tous vents, elle est  en forme de boomerang, les 2 pointes orientées vers le Sud. Il y a là 5 bateaux de pêches tunisiens, et une magnifique Bertram italienne de Pêche au gros. Dedans ça souffle par rafales, les falaises font un effet venturi sur le plan d’eau. Les bateaux dansent dans tous les sens, pas commode de mouiller dans ces conditions, on tourne, on vire, K se couche sous les rafales, on choisi un endroit sableux sur peu de fond, et on se risque au cul d’un gros pêcheur. Difficile de se faire entendre avec ce vent. La chaine cavale vite, Mi lâche une vingtaine de mètre et stoppe, le bateau part en travers du vent. Inquiétude que l’ancre n’accroche pas.  Ouf ça y est on est stabilisés, ça a l’air de tenir. Mais il y a un hic,  sous l’effet des rafales, nous avons beaucoup reculés. Nous ne sommes plus qu’à une trentaine de m d’un enrochement formant une sorte de port-abri ou sont amarrés 6 barques de pêcheurs. On ne dormira pas tranquille ainsi, il faut remouiller. Bon, on se décide à remettre le couvert. Si on décroche un tant soit peu, nous sommes dans les rochers. Lever l’ancre dans ces conditions  c’est encore plus difficile que mouiller. Bon j’abrège, on change de place, et après  un autre essai infructueux près de la Bertram, on réussi à couler notre pioche dans un coin qui nous semble parfait.

Enfin nous avons le temps de contempler le site devant une bonne bouteille de rosée bien fraiche, après toutes ces émotions… On est bien, hein Tintin ! Ok, il faut tenir les verres et la bouteille, sinon, ce n’est pas nous qui le boirons.  On découvre ça et là sur cette colline, des bâtisses blanches, cubiques, laides, et vides, portes et fenêtres ouvertes, certaines en ruines. Il y a même une chapelle. A la nuit venue, on découvre même un éclairage public, les (la) rues sont éclairées a l’électricité ? Pas mal tout ça, mais qui donc habite là ? Des pêcheurs ? Des militaires ? Des scientifiques ? Nous n’en savons rien. Demain peut-être ?

IMGP2750                                                              Les pecheurs a la Galite             

  Nous sommes entourés de bateaux de pêches, plusieurs sont arrivés après nous, c’est le rendez vous. Ils viennent s’abriter ici, car ils doivent pêcher autour de cet archipel qui doit être poissonneux. Problème, ils mouillent leurs grappins n’ importe où. Ils possèdent des gros grappins à 4 branches amarrés a un bout  flottant vert, et vogue la galère, même avec 30 n de vent ça a l’air de tenir. Ils sont souvent une dizaine sur des bateaux d’une quinzaine de mètres, la plupart ne parles pas un mot de Français, ils viennent du fin fond de la Tunisie pour faire la saison, car ainsi ils gagnent plus que chez eux, mais que gagnent t’ils en réalité,  partager le produit de leur pêche a 10 ? Plus la part de l’armateur ? Ils vivent en totale autarcie sur le bateau pendant des semaines. Sacré vie !

Douce Nuit : On est crevé par notre journée, dodo ! Tout est OK, les barques sont à distances respectables, on va dormir du sommeil du juste. Vers les minuits un choc nous réveille, on saute sur dans le cockpit, la barque voisine nous a cognée, son étrave domine notre filière le choc est en plein milieu, les pécheurs essaient bien de déborder mollement.  Mi est moi on est vraiment dans le coltar. On ne comprend plus rien. On repousse l’agresseur comme on peu, mais les bateaux sont attirés l’un par l’autre, ils veulent sans doute faire des petits. Moteur, on se dégage, Mireille remonte l’ancre au plus vite. La nuit est très noire, on n’y voit coûte. La brise à tournée, et vient maintenant du sud, Ces sacrées barques quand elles sont à l’ancre, ne tournent pas comme nous d’où notre rencontre fortuite. Mais nous, on tourne dans le noir comme des âmes en peine dans l’obscurité la plus totale. Eclairant les autres bateaux avec nos lampes torches. Finalement on réussi à reposer notre ancre. Bilan un chandelier tordu, et bien tordu. Et encore ! Vers les 4 h, bruit de moteur, dehors ! On voit passer un gros chalutier remorqué pas son annexe ? On l’éclaire, ne comprenant pas ce qu’ils veulent faire, le bateau nous passe à côté sans nous toucher. Il se mouille a quelques mètres, pourquoi, comment tout ce trafic à 4 h.  On retourne au plume en espérant que c’est la dernière coupure. Nuit hachée ! Au jour, il ne reste plus que 2 barques, tous les autres sont partis… nous n’avons rien entendu. Notre remorqué lui, est toujours là près de nous.

Grand beau temps, le vent est tombé, le site est très beau sous le soleil levant, la mer est d’une clarté digne d’un lagon, verte et transparente, elle nous tend les bras. Après le bain matinal, on se le prend cool, on bulle après la nuit agitée qu’on vient de passer. Après une longue réflexion, on décide de rester, c’est idiot d’avoir fait ce détour, d’être venu à La Galite pour repartir comme des voleurs. Ça ressemble à un petit paradis.

On met Kéké à l’eau, pour aller faire un tour à terre. Et c’est parti, le Yam nous entraine allégrement vers le petit port. Pout ! Pout ! Pout ! Et paf ! Plus rien, stoppé notre bon moteur, il chauffe, il faut changer l’impeler, mais ici je n’en ai pas trouvé. A la pagaie, on retourne sur k, la balade à terre sera remplacée par un coup de sifflet bref.

Finalement, l’après midi on déplace le bateau, on s’éloigne de nos voisins qui ont tendance à  venir flirter avec nous. On remouille dans un coin tranquille, loin des autres, près de la plage. Si on allait à terre à la nage ? Voir ce petit port. Quelques affaires dont les sabots dans un sac poubelle, et nous voilà sur cette plage de sable grossier (Galets). On se dirige avec beaucoup de difficulté vers le port à travers un véritable éboulis de roches et de gros galets. Plusieurs barques sont amarrées dans cet abri, on remarque  les énormes caissons de décompressions qui trônent à leurs poupes. Des corailleurs… On tombe sur un français qui plonge pour récolter du corail. Il nous explique qu’ils descendent à 110 m de fond avec un mélange, ils cueillent leur précieuse marchandise pendant  seulement 20 mn, puis remontent par paliers, ou ensuite ils récupèrent un narguilé, car les blocs sont vides. Dans la foulée ils sortent de l’eau, et se glisse dans ces gros cercueils pendant 4 heures pour dissoudre l’Azote de leur sang. Le corail, très rentable est vendu aux Italiens.

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                                                        Les Corailleur dans le petir abri...

Maintenant, histoire de  la Galite : Il n’y a plus que quelques militaires qui vivent ici, mais on ne les voit pas, ils sont reliés à la côte par la radio. Ils sont ravitaillés par l’armée, et pour l’électricité, ils ont un groupe, on leur amène des barils de mazout pour l’alimenter. Le plus bizarre c’est qu’il n’y a aucun quai pour débarquer, ils font des allés venus entre le bateau et la côte avec des zodiacs, tout a la main comme les romains. Une petite route pavée mène au hameau perché, ils utilisent un tracteur avec sa remorque pour monter leur ravitaillement. Avant cette île était habitée par des italiens, d’où la naissance d’Achille, ils sont tous partis, soit pour Bizerte,  pour l’Italie, ou la France…

Retour à bord tard dans la soirée, un peu de vent, de courant, rend la nage pénible. Médusé,   je me fais piquer sur le thorax par une méduse, OUILLE !!! ca fait mal, quelques minutes plus loin, rebelote, mais de l’autre côté, sur le nichon. Ça brule AIE !!! Je suis médusé. Et je me retrouve avec des seins de femme !!! Mon magnifique corps d’Adonis est défiguré. Mimi elle, à 3 m de moi,  est passée au travers, comme quoi...

Escale à TABARKA :

Nous voici au bout de la Tunisie, dernière étape avant l’Algérie. Finalement le port est très sympa, entouré de bistrots, et restos fermés a cause du Ramadan. Le soir tout s’anime, on peut se  connecter par la wifi, sinon par les cafés qui ont le net. Hé bé, il faut attendre le soir pour y accéder…  Donc tu le comprends bien, notre connexion est très aléatoire.

Nous faisons une escale de quelques jours, car il nous faut avitailler en certains produits, se reposer, de notre dure navigation !!! De mes ennuis médusés qui m’ont mis sur les rotules. Le port est plutôt bon marché, (0,6 Dt le m/jour) Moins de 10 Dt/jour pour K. sans eau ni électricité.  (Pour ça, il nous faut 100 m  de câble éclectique et de tuyaux, tout un tas de bornes ont été vandalisés) Par rapport à Monastir c’est donné. Bien sur on n’a pas le même standing, là, on est au milieu des pêcheurs, amarré le long du quai,  avec un risque conséquent de se faire piquer quelque chose sur le bateau. Il parait qu’ici c’est un sport national, suivant l’avis de nos voisins, 3 bateaux français, et 3 autres indéterminés… Tout le monde peut monter sur les bateaux, les contrôles sont inexistants. Donc nous avons décidé de ne pas laisser le bateau seul, on le quitte chacun a son tour. A part ça il  y a une bonne ambiance, le soir c’est très animés, le commerces sont a portés de main. On si sent plutôt bien.

Maintenant l’Algérie, là aussi c’est de la découverte… Pas beaucoup de bateau y font escale. Les aventures Algériennes de Khéops dans la prochaine gazette qui te parviendra des Baléares…

 

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                                                                       A TABARKA

 

 

 

 

 

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