ESCAPADE EN GRECE (T 2)

Publié le par KHEOPS

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Corfou, corps doux – Nisos Kérkyra  (en Grec)

Nous sommes mouillés devant le village de Pedriti, au sud est de l’île. En face la Grèce continentale, l’Iperos. Quelques Km plus au nord, l’Albanie. Nous sommes dans une belle petite crique qui nous rappelle un peu certains coins de Corse. Seul le cri des  gosses qui barbotent rompt le silence. La plage est bordée de pins, de cyprès, et de très beaux oliviers centenaires.

Les cigales nous  font un accueil digne de V.I.P en nous faisant une magnifique sérénade.  Quel baume au cœur, que ce chant du soleil.  Qu’il est bô ce cricri mélodieux. Nous retrouvons par ce chant notre belle Provence. N’en déplaise à un ami ardennais. Les cigales et les oliviers font partie l’âme méditerranéenne.  Si tu ne veux plus entendre les cigales, va naviguer en mer Baltique.  Là tu ne cours aucun risque. La cigale c’est notre culture, elles ne chantent que quand la température dépasse 23°. Et puis, c’est un chant d’amour. Elle chante ainsi afin de pourvoir s’envoyer en l’air. Le sexe, toujours le sexe c’est ce qui mène le monde très cher ami turquomane.

Nous somme tous les deux plein de courbatures, dus aux chocs répétés. Les bains de mer nous soulagent de ces signes de vieillesse. 3 voiliers sont mouillés autour de nous, rien à voir avec Porquerolles en cette saison. On ne s’en lasse pas. On a bien mérité cette quiétude après ce long convoyage semé d’embuches.

Allons à terre ! Il nous faut du pain, et des bricoles. Le moteur de Kéké fait encore des siennes. Il ne veut rien savoir. Encore ce fichu pointeau dans le carburateur. On y va à la rame. Le petit port est accablé de soleil. Seuls les bateaux des  pêcheurs sont là, ils sont sortis toute la nuit. Hier soir nous les avons vus partir l’un après l’autre.  Maintenant ils reposent avant de repartir ce soir. Ce sont des caïques Grecs, très colorés. Ils doivent faires une sorte de pêche au lamparo car sur le pont supérieur, ils portent une dizaine de lampe à gaz, fixées sur une sorte de radeau. Les plaisanciers, eux, sont parties explorer de nouveaux sites. On voit des escadres de bateaux de location se déplaçant en groupe, c’est la nouvelle mode. Les troupeaux de marins moutons.

 Un panneau nous indique le supermarcket. Nous longeons les Tavernas encore vide à cette heure. C’est sympa, le long de la rue, un grand champ qui va jusqu’à la mer. Des chèvres et des ânes y paissent tranquillement.  Ha ! Le supermarcket… Un bien grand mot pour une épicerie de 100 m², bien achalandée ma fois. Le magasin est climatisé, ça fait du bien après la rue surchauffée. Nous avons la flemme d’aller jusqu’au village, plus loin dans les terres avec les bras chargés de victuailles.  

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Le retour se fait par une autre rue. Une Taverna accueillante sur la plage nous tend les bras. Nous sommes les pieds dans l’eau à 20 m de Kéké. Une bière locale, un excellent café pour Mimi. On est content d’être assis, les sacs sont lourds par cette chaleur. La serveuse est mariée à un italien, et vit à Savone. Tous les étés elle vient travailler dans l’établissement familial. Ils possèdent apparemment des terrains au bord de mer. Ils ont transformés tout ça en auberge avec piscine. Et l’été toute la famille bosse avec les touristes. Nous avons conversés en italien, quelques mots en français, elle nous apprend quelques mots Grecs qu’on a déjà oubliés. Dur, dur ! Une escale bien agréable, on reviendra ! Le Grec, (langue) trop compliqué pour nous. Nous ne disposons d’aucun ouvrage pour pouvoir apprendre quelques mots. Rien pour se familiariser avec le pays. Habituellement j’ai toujours des guides qui ouvrent quelques portes. Mais là, pour la Grèce, nienté ! Pour acheter ces guides, il faut être en France au printemps, quand ils sont mis en vente. Problème nous n’y sommes jamais. Nous disposons ce qu’il faut pour la navigation, mais rien pour les contacts c’est gênant. Heureusement qu’ici à Corfou, ils sont plongés dans le tourisme international depuis longtemps. Donc un peu d’anglais, un peu d’italien, quelques gestes avec les mains, on doit s’en sortir.  

        Olivier Local

Le tourisme ici, c’est avant tout des Anglais, des allemands, aussi des italiens moins nombreux, et nous les franchouillards, nous sommes rarissimes. Aussi quand des bateaux au pavillon tricolore se rencontrent, ils se regroupent. D’ailleurs pour venir ici en avion depuis la France, il faut passer par Athènes, et ça coûte cher. Pour venir d’Allemagne, il y a des vols directs de plusieurs aéroports à des tarifs très intéressants.

Nous changeons de mouillage, 10 M plus au Nord. A l’abri de la citadelle, superbe mouillage au milieu de la cité de Corfou. Une petite brise de 12 n souffle du N. Mouillage parfait sur 3 m de fond. On est à peine à 20 m de nos amis de «Lara ». Ce soir apéro prolongé.   

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                                                  Citadelle de Kerkira 

Gouvia est une immense marina, elle occupe toute une baie bien fermée. Elle doit contenir un millier de bateaux. C’est là marina de Corfou ! Nous devons y prendre place ce week-end afin d’y accueillir nos hôtes. Il nous faut rincer le bateau, faire le plein d’eau, et aussi compléter les vivres. La marina dispose  de tout un  tas de commodités, Shipchandler, superette, location de voiture, mécanicien, laverie, bars, restos, même une vaste piscine etc. Mais tout cela a un prix.

Nous amenons le moteur de kéké dans la marina avec l’aide d’un ami et de son annexe. Ce qui nous permet de ne pas se mettre à quai et de déjà payer une place a quai en cette saison. Nous sommes  mouillés à l’entrée du port, 300 m à faire. Je vais au bureau du port. Explique mon problème à un employé. Il téléphone dans la foulée au mécano qui doit passer prendre le moteur sur le quai ou nous l’avons posé. . Je vais l’attendre au bistrot sur le quai juste en face le moteur en sirotant  une draft-beer (Une pression quoi !)

En réalité tout est simple, je me remets à l’anglais, tout le monde ici s’exprime ainsi… Et en Grec bien sur ! Kalimero ! Kalimera plutôt (bonjour) quand on arrive, et après English… Efaristo pour remercier et Ciao quand on s’en va. Ca y est je parle couramment le Grec !!!

Un truc que nous n’avions pas prévu, c’est le décalage horaire ! Ici, c’est H+1. On est complètement déphasé. Quand il est 6 h en France, ici c’est 7 h ! N’oublie pas, qu’en Tunisie, c’était H-1. Ça nous fait 2 H. On est légèrement déphasé. Mais, ignorant ce fait, cela aurait pu nous créer des problèmes. !

Notre ami a loué une voiture pour aller chercher son fils à l’aéroport. Il en profite pour faire l’avitaillement de son bateau, et aller à un supermarché plus important plus loin. Il nous invite à profiter du voyage. Nous pouvons ainsi faire le plein de vivres dans un « Ldle » sans courir sous le soleil de plomb. C’est assez compliqué, car tout est écrit en cyrillique, rarement traduit en clair.(pour nous !). Alors on cherche.  Apparemment le coût de la vie est meilleur marché qu’en France. Il y a de la très belle viande, mais par contre on ne trouve pas de poissons frais, pas de poissonneries, que du surgelé !

Première impression sur cette île : Nous ne sommes pas déçus, c’est très beau. La végétation méditerranéenne est magnifique. Les paysages sont superbes. Tous les Grecs qu’on à rencontrés sont plutôt avenants, plutôt sympa… Je dirais même serviables.

 Bon on verra pour la suite. Tu connaitras nos impressions dans quelques semaines. Nos premiers Hôtes arrivent   ZMONAS.JPG

                                                  Monastere  a Gouvia

Aout –

C’est au mois d’Aout tagada, tagada !!!  Qu’on  met les bouts, tagada,  tagada !!!  (Vieille chanson populaire Grecque).

A la Découverte de CORFOU la belle: 

Kzzz! Kzzz! Kzzz! Kzzz! Kzzz! Kzzz! Et aussi Kzzzz! Kzzzz! Kzzzz! Kzzzz! Et encore, Kzzzz! Bon j'abrège! (ça c’est le chant des cigales par un soir d’Aout dans une crique grecque) Ce chant enchante nos oreilles dans notre mouillage venté. Et crois moi ce ne sont pas des acouphènes.

Ayos Stephano’s, est une petite crique bien resserrée, ou nous avons eut du mal à mouiller a  cause des 15 nœuds du thermique qui la prend en enfilade. Les rafales sont parfois fortes, et  nous avions peur de déraper avant que la Delta n’accroche. Bon, plus de peur que…Elle tient bien. Je suis allé lui rendre une petite visite, elle est bien enfoncée dans du sable vaseux. Lieu très réputé de la société locale. Sans doute un peu Bling ! Bling !!!

Nous sommes au Nord Est de Corfou, 18.30 HL (Vu notre décalage horaire) le soleil couchant pénètre dans la crique et nous aveugle, on en distingue mal le fond. Derrière la poupe de Khéops, A porté de main,  l’Albanie.  Côte pelée, on distingue une grande ville pas très engageante, vu d’ici. Au fond de la crique,  un quai, une plage, des appontements en bois couleurs locale. Ils sont faits avec des planches mal équarries, quelques Tavernas, et des maisons. Petite crique très sympathique !

Notre croisière est sur sa fin, dans 2 jours nos passagers quittent le bateau. Ils sont partis à terre pendant que nous gardons Khéops. On ne sait jamais si l’ancre ??? Ou si de nouveaux arrivants pas malins ???

Bilan de ces 8 jours : Nous sommes tous enchantés par la beauté de ces îles et de ces mouillages idylliques. Sur l’île de Paxos, à quelques milles au sud de Corfou, nous avons trouvés 2 criques comme on les imagine dans les îles grecques. Une eau cristalline, dans la baie de Lakka, lagon bleu sur lequel se reposent  de nombreux voiliers. Au fond de la crique, protégé par une petite digue, un  village coloré niché au bord de l’eau. On débarque de kéké, devant les boutiques et les Tavernas. Les maisons sont ocres, bleues, rouges, ça change du blanc habituel des villages Grecs.

Pas de voitures, pas de scooters, on circule à pieds dans des ruelles étroites pour trouver la boulangerie et un petit supermarcket. Après,  une bonne escale à la Tavernas pour se rafraîchir avec une Mythos pression. Pendant que nos amis font des emplettes dans les petites boutiques originales. On admire le va et vient des annexes entre les quais et les bateaux. Une animation qui nous change de notre vie monacale à bord.  

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                                                                             Lakka

Gaios est la capitale de l’île, même sorte de village très coloré, une placette, entourant une église orthodoxe rouge comme la brique.  La ville est plus grande. On y trouve des superettes mieux achalandés. Les plaisanciers de passage tachent de se mettre à quai pour profiter de l’ambiance des Tavernas. Ambiance tropézienne sur ce quai. Il faut s’y faire voir !  Pas d’eau ni électricité sur les quais. Pour se ravitailler en eau, un petit camion passe derrière les bateaux et propose à la vente son précieux liquide.

Le port est protégé par deux  iles. On rentre d’un côté, et on ressort de l’autre côté. Ce port est tout en longueur sur 1 mille environ Très étroit, on peut à peine se croiser à deux bateaux. On a l’impression de naviguer sur une rivière. Une grande courbe nous cache la visi. Sur l’île, à bâbord c’est la pinède touffue.  La ville tout en long défile ainsi sous nos yeux gourmands. Ce lieu est vraiment un enchantement. On passe ainsi au milieu du village, a portée de main des terrasses. Je pourrais me faire servir un verre d’Ouzo sur une table !!! 

Maintenant il faut passer l’enrochement pour sortir de la ville et du port. Le fond remonte dangereusement. On m’a affirmé que ça passe. 1.40 M Au sondeur, nous avons encore un peu de marge, mais ! Tu ne vois pas qu’on se plante là, juste dans la passe !!! Nous ferions comme la sardine qui à bouchée le porte de Marseille. Mais ça passe en douceur. Nous mouillons juste à la sortie. Tout près du centre ville tout en évitant la foule bruyante et la circulation des hors bords.

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                                                           GAIOS 

 Notre problème, c’est avitailler pendant que nos passagers visitent. Après il nous raconterons. Nous ferons mieux connaissance  avec ces villes la prochaine fois.  Kéké fait encore des siennes malgré la réparation de Spiros. Il va me revoir celui là ! Il ne veut plus démarrer. Et en plus son hélice à prix un choc, et elle est morte. C’est la quatrième en 5 ans. Quelle fragilité ! Je sens que je vais le jeter à l’eau. Nous arrivons tout de même à faire nos affaires. Tôt le  matin, retour à terre, là, nous ne rencontrons que des Grecs, dans les cafés, dans la boulangerie, dans les commerces. La ville à retrouvée sont aspect originel. Les touristes dorment encore…

D’autres sites tout aussi remarquables dédiés au tourisme nous attendent. L’avantage, ce n’est pas la grande foule. Nous passons d’un site magnifique à un autre site encore plus beau. Les belles criques se succèdent, avec leurs citadelles, leurs vieux villages, leurs ruelles étroites. Et aussi leurs villas modernes perchées sur les falaises.

Au bout de plusieurs jours, nous avons trouvés (sans doute ?) la cause de nos déboires Kékéyesques. L’eau !!! Le mauvais temps que nous avons eut pour venir, la mer aspergeait constamment le pont du bateau, surtout devant le mat. Le tank à essence à du prendre de l’eau. Kéké était rempli d’eau à notre arrivée. On vidange le petit réservoir.

Nous rencontrons de nombreuses chèvres dans les près, de nombreux moutons, mais pas de berger. Aucun pâtre Grec en vue. Par contre nous avons eut l’occasion de rencontrer plusieurs Métèques.  (Moustaki)

 De nouveau seuls. A 6 heures du mat. Il fait encore nuit. Nous avons ramené nos hôtes vers un taxi qui les à conduits à l’aéroport. Nous sommes au mouillage, le Suzuki ne veut encore rien savoir. Kéké est chargé, avec les bagages !!! Obligé de ramer pour amener nos amis à terre

Il nous faut maintenant tout remettre en état. Réparer durablement les pannes que l’on à eut pendant ces 10 jours. La pompe Hygro nous a lâché, (Alimentation des robinets du bateau) c’est le pressostat. Il est mort, usage intensif. J’en ai un de rechange. Je la mets aussitôt en place. C’est long, il faut tout démonter, plusieurs heures sans eau. Mais ça marche… En partie seulement car il y a une fuite sur le raccord de ce pressostat (c’est grâce à lui que la pompe se déclenche lorsqu’on ouvre le robinet) Maintenant j’ai le temps de réparer, et de faire fonctionner le système correctement 

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                                                        Gege Keke 

Nous sommes remontés mouiller devant Gouvia, maintenant on va voir Spyros pour le moteur de Kéké. Et, finalement nous réglons définitivement le problème de ce moteur de merd….. Je passe les détails. Je crois que nous avons fait une super affaire. Nous avons échangé un moteur de moins de 5 ans, 6 cv, 4 temps, qui fonctionne cahincaha, (avec une hélice cassée pour la quatrième fois). Contre un  vieux Yamaha 6 cv  2 temps qui apparemment ronronne comme un chat au coin du feu!!! Pour le moment !!! Et en plus je lui ai donné 400 €… Tu parles d’une affaire.

Financièrement, il est sur que nous y perdons ! Mais, par contre, au niveau tranquillité  d’esprit !!!  Chaque fois que je montais Kéké, je me posais toujours la question. Que va-t-il me faire ? Je tire sur la ficelle en m’en déboiter l’épaule. Ça marche, ou ça ne marche pas. Et quand ça marche, combien de temps va-t-il marcher. De quoi se faire un infarctus. La tranquillité d’esprit, mon pote, ça n’a pas de prix. Le nombre de fois qu’on a sorti les pagaies pour rejoindre la terre !

Ce Yamaha, à l’argus ne vaut pas plus de 500 €. Le Suzuki, en bon état, 800, 900 €. Donc tu vois, les Grecs ils savent compter. Spyros, quand il voit Khéops, il me prend pour Onassis « tu as un beau bateau !!! Me dit-il » en Anglo-Grec… Moi, pour me débarrasser de ce tas de ferraille je suis prêt à tout. Le Suzuki, joli moteur, tout noir, qui va bien avec kéké, esthétiquement parfait, pour promener des amis c’est l’idéal… Mais, il y a un mais ! Il est fragile, et depuis 3 ans il m’empoisonne la vie. J’ai voulu un 4 temps, pour des raisons écologiques, afin d’apporter ma pierre a la survie de notre planète bleue. Une autre raison,  avoir l’esprit tranquille, grâce à un bon moteur qui démarre rien qu’en le regardant, sourire aux lèvres, comme dans les pubs. Je me suis trompé. Ces petits 4 temps  sont des moulinettes extrement fragiles, qui ne supportent de fonctionner que…  quelques jours par an ! Et après on rentre chez le mécano pour qu’il le révise bien à l’ abri de son atelier. Des moteurs BOBO quoi ! Pas de la mécanique.  De l’horlogerie ! Depuis que j’ai ce moteur j’ai dépensé autant d’argent que sont prix d’achat.  Tous les ans 200 à 300 €  en partant de Monastir (En Tunisie ils ne connaissent pas ces petits moteurs) Obligé de trouver un mécano en Europe qui nous fait payer le prix fort afin que nous puissions l’utiliser !!! Une grosse Merd… quoi !!!

Et, de plus, ces 6 cv, Yam ont une réputation de grande robustesse !!!

Depuis 3 jours je dispose donc de ce vieux Yam des familles, un bicylindre. Je prends un plaisir nouveau à utiliser Kéké. Il démarre à peine la ficelle en main. Beaucoup plus puissant que l’autre, il nous permet de déjauger quand nous sommes tous deux sur son dos. Chose impossible avec le Suzuki. Que du bonheur. Bon, il n’est pas très beau. Mais ce n’est pas le plus important. Le plus fort : Quand nous avons acheté K. il possédait un 5 cv Yam…e l’ai vendu pour une poignée de figues.  Pauvre mais heureux…

Nouvelle escale à Pedriti, nos tanks à eau sont vides. Il nous faut attendre quelques heures pour se mettre à l’extérieur du petit quai pour accéder à l’eau. Il n’y a pas beaucoup d’eau, il faut y aller mollo. Nous avons l’habitude, c’est la deuxième fois qu’on fait de l’eau ici. C’est gratuit, et permis, autant en profiter car la manœuvre est aisée. Tuyau installé sur une trentaine de mètre, le robinet est loin. Le débit est faible, il nous faut 2 heures pour faire le plein des 1000 L des tanks. Manœuvre inverse pour reprendre notre place au mouillage.   

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                                                  Aiguade a Petriti

Gaios, le petit port idyllique de l’île de Paxos ou nous sommes retourné afin de mieux nous imprégner de sa beauté. Ha ! Mouillage tranquille au milieu de quelques voiliers, en façade des maisons colorés !!!

Le petit mouillage tranquille à changé de ton. Nous avons oublié un petit détail…                  Le 15 Aout ! Nous sommes le week-end du 15 Aout. Et ici, comme en France et en Italie c’est une date très importante.  Et notre petit mouillage c’est transformé en place de la concorde, en St Trop, en Porquerolles, en Porto-Cervo à la même période.

L’enfer ! Dans la soirée, des hordes d’énormes Motors--Yachts  Italiens sont arrivés par grappes, comme un essaim d’abeilles. Ils passent au milieu de  tous les bateaux au mouillage en ralentissant à peine.  Le premier fait un demi-tour à quelques mètres de notre étrave. Un gros porc torse-nu aux commandes. Met son annexe à l’eau et l’envoi avec un marin Philippin  mettre un bout à terre accrocher à un rocher qui dépasse.

Mouille son ancre sur notre chaine malgré nos imprécations. Un deuxième tout aussi gros (30 m), fait la même manœuvre et se met a couple de l’autre, et puis, suivit par un troisième plus petit qui vient lui aussi nous bloquer à notre place. On voit qu’ils ont l’habitude de ce style de manœuvre, car c’est magistralement fait…

Ils se retrouvent tous 3 à couple, amarrés ensembles à quelques mètres de Khéops. Ils mettent tous les 3 une amarre à terre, afin de ne pas bouger.  Nous sommes leurs prisonniers. Aucune possibilité de s’enfuir….Un peut plus loin même cinéma avec un plus gros. Trop loin pour nous gêner, puis un autre, suivit d’une magnifique goélette de 50 m de long, et de divers très gros M.Y. Et tous envoient un bout sur la falaise, afin de se retrouver cul à pinède. Je pense que c’est une mode locale…  Mais nous, dans tout ça nous avons tout faux… Coincés au milieu de ces mastodontes. Courage fuyons !!!

Antipaxos, petite île minuscule au Sud de Paxos. Juste quelques milles, Une heure de moteur. C’est le Pampelonne  pour St Tropez, ou si tu préfère la plage de Formentera pour Ibiza. Je m’explique, quand ils ont bringué toute la nuit dans les boites à la mode de Gaios, leurs capitaines, qui eux sont restés à bord, emmènent les bateaux dans les criques d’Antipaxos pour profiter de la mer, faire du ski-nautique, ou tout autre sport de mer bruyant…

Et nous voulant fuir la  cohue bruyante, on y va aussi ! Il est vrai que ces quelques criques sont magnifiques, une Taverna au fond de chacune réuni la foule des plaisanciers fortunés. Surtout ceux des gros MY qui aiment se la péter entre eux. Tu as vu mon bateau comme il est gros ? Plus gros que le tien, na nanere ! (et je ne parle pas de ce qu’ils ont entre leurs jambes) 

Finalement, nous,  petit Khéops, on fini par trouver une crique tranquille à seulement deux encablures de la foule déchainée. Une fois mouillé, une folle envie d’oursins nous agresse. Ces roches sont truffés de ces fruits de mer, et crois moi on en profite un max. Tant pis, on y va !  Une heure plus tard le rosé frais est sur la table, On se régale de châtaignes de mer comme ils disent.

Les italiens ! Les Ioniennes sont envahies par les italiens, sur 100 bateaux de tous types que l’on rencontre, 80 sont italiens… Ils sont chez eux. On en voit plus qu’en Sicile, ou il y a moins de bateaux. C’est plus varié. Tu en veux des gros MY de 40, 50 m de longs, de nombreux magnifiques voiliers viennent aussi dans ces eaux limpides. Si en mer ce sont les italiens qui dominent, à terre se sont les anglais. Tous les étrangers que l’on rencontre lors de nos promenades terriennes sont des roastbeefs. Beaucoup vivent ici à l’année. Ces îles sont vraiment colonisées. Ou sont les Grecs ?

On se retrouve au milieu des voiliers de locations. Ils sont ici très nombreux, des centaines apparemment. Les Cie Anglaises, Hollandaises, allemandes ont investis massivement dans ce pays. Les locataires sont surtout des allemands, des hollandais et quelques français, par ci, par là, souvent sur leurs bateaux personnels. Les Grecs, on les retrouves dans les commerces, et le matin dans les rues. Pas trop de problèmes de communications, tous ces gens là parlent italien et anglais. Nous les trouvons très affables, très commerçants. On est bien ! Tintin !!!

A part les italiens et les flottes de voiliers, la Grèce c’est les églises. Des centaines d’églises, chapelles, monastères. Toutes blanches, toujours repeint de frais, toujours fleuries et entretenues. On en trouve partout. Sur les pics, dans des criques, sur des ilots, des rochers même. Partout je te dis. Ici les Popes ont tous les pouvoirs. Ils décident de tout. Et les maires des villages font vite le choix, entre refaire une église ou retaper une école, c’est le Pope qui gagne… Si tu n’aimes pas les églises et le Sirtaki, ne vient pas en Grèce. Tous les soirs dans toutes les Tavernas, lorsque la quiétude nocturne est tombée, Cette musique monte des Tavernas. On se farci le Sirtaki à toute les sauces. Au début c’était très sympa, nos souvenirs de jeunesses,  revenaient en tête.. Nous dansions le Sirtaki dans les boites, et les Fêtes. La musique de «  Zorba le Grec » nous faisait vibrer Bonne drague grâce à cette musique qui rapproche les danseurs des deux sexes. Grâce à elle beaucoup de couple se sont formé.

 Finalement on décide de fuir la grande foule des îles. Nous allons traverser vers le continent. Ho ! Ce n’est pas la traversée de l’Atlantique, la côte est distante de 10 Milles. Cap sur Parga et sa citadelle, nous allons voir à quoi ressemble la côte.

L’après-midi, le thermique fraichi, et notre arrivée à la côte le trouve encore plus vaillant. Se mouiller dans une des 3 criques de Parga reste délicat. Finalement, après un essai raté dans la plus joli des anses encaissées par des rochers. Nous allons dans le mouillage le mieux abrité. Là ou il y a une grande plage, donc du sable. Mais gros hic, c’est aussi là que se trouvent les distractions touristiques bruyantes. Tavernas, et surtout sports nautiques à grande échelle. De nombreux  bateaux pétaradants et agressifs trainent leurs clients entre les bateaux au mouillage. Tu imagines les vagues que ça nous fait. 

Au matin, les agresseurs dorment encore. On en profite pour sauter dans Kéké pour visiter le coin. Dans le petit port que l’on jouxte, on découvre 13 voiliers de Sunsail (loueur) amarrés à couple, une véritable escadre d’allemands. La Krieg-marine est de retour. On fuit vite cet abri teuton, on visite la crique, passons sous la magnifique citadelle perchée sur son rocher. On se retrouve au pied de Parga. Le village très coloré empli nos yeux.  

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                                              Les couleurs de Parga

Accoster est un vrai problème. Il y a bien un quai, mais il est très haut. Il sert aux bateaux de promenades pour embarquer leurs passagers. On cherche, fait le tour du grand quai. Au fond, un semblant de petite plage. On y beache Kéké, il y va juste. La place du village nous accueille, très animée, très colorée. Pendant que Mimi va chercher du pain, je surveille d’un œil notre annexe et vadrouille sur la promenade ou les Tavernas sont les unes contre les autres. Il faut reconnaitre, si on enlève le côté ultra-touristique, ce site est magnifique. Il vaut vraiment le détour, cette ville protégée par sa citadelle, et des autres grands rochers qui protègent la baie.  C’est très beau. De 7 h du mat à 10 h, après c’est le cirque. Cette ville à  un gros passé historique. Elle à servi d’excuse pour des guerres entre les Ottomans, Anglais et Français qui se la disputait. 

On se casse vite, cap sur Préveza à 30 nautiques, en longeant la côte et en découvrant de nombreuses criques et baies désertes ou presque. Nous trouvons aussi de nombreuses plages à peine occupées. Derrière la longue plage, sur la route qui la longe de nombreux camping-cars stationnent.

Préveza est une petite ville située à l’entrée d’une sorte de mer intérieure entourée de montagne. Pour entrer il faut franchir un chenal balisé. Nous mouillons près du port et de la ville, abritée de tous côtés, au milieu de quelques voiliers de passage. Préveza est surtout connue par tous les plaisanciers Méditerranéens pour ses 3 grands ports à sec, surtout Marina Cleopatra, la plus importante, une marina ultramoderne. Ceux qui naviguent dans ces eaux laissent leurs bateaux hiverner ici à sec. L’aéroport n’est qu’à 500 m des chantiers.

Cette mer intérieure, sorte de grand lac d’une vingtaine de milles de profondeur sur  6 M de large. Tu vois il y a de quoi faire. De nombreux mouillages, criques, sites antiques, et au des villages avec des petits ports, des Tavernas, des églises (ne les oublions pas). Juste devant entre l’île de Levkas et Préveza, c’est déroulée la célèbre bataille navale d’Actium entre la flotte conjuguée du non moins célèbre Antoine (pas le chanteur élucubrationniste) et de la célébrissime Cléopâtre sa fiancée, contre Octave son concurrent pour le trône de l’Empire Romain. Et devine kiki kagagné ? C’est Octave… Cléopâtre et son amant filants à l’anglaise abandonnant leurs soldats à leurs tristes sorts.

Ce fut la plus grande bataille navale de l’antiquité… Et ça c’est passé ici, sous nos yeux, on imagine les centaines de trirèmes s’élançant les unes contre les autres, les milliers d’esclaves debout sur les rames, Les Galères s’éperonnant dans la joie et la bonne humeur. Les légionnaires s’étripant allégrement. Quel spectacle grandiose !!!

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                                               Le chateau de Vonitsa

Nous somme mouillés sous les remparts moyenâgeux de Vonitsa, petite ville nichée dans la mer intérieure de Préveza. C’est  encore une ville magnifique. (Tu vas trouver que nous trouvons toutes nos escales très belles… Ben oui ! On s’extasie chaque fois que nous découvrons un nouveau site. Sinon on ne serait pas là !!!). Une  plage, un petit port-abri protégé par un brise-lame de roches. Nous sommes dominés par les murs d’enceinte crénelés d’un château médiéval  encore en bon état. Un vrai paysage de carte postale.

Incroyable ! En relevant le mouillage, Mimi à trouvée les 2 derniers mètres de la chaîne ainsi que l’ancre constellées de petits oursins. Nous étions restés à peine 3 jours au mouillage, dans du sable vaseux, et  voilà que les bébés oursins émettent domicile sur cette ferraille. Nous avions bien remarqué la quantité incroyable d’oursins qu’il y a dans cette mer intérieure. Mais de là à en faire la récolte au bout de la pioche !!! Sur tous les bords de quais, de rochers, des minuscules oursins, ainsi que des minuscules moules.

Dans cet Aber, on trouve de très nombreux parcs d’élevage de poissons. Trop nombreux ! Nous apprenons de la bouche d’un copain qui a hiverné ici à Vonitsa que la ria est constellée de sources d’eau douce. Il en sort partout. Ça explique la quantité d’oursins, et aussi la violence du courant à l’intérieur du bassin.

L’eau doit être très riche dans cette sorte de lac, effectivement elle n’est pas très claire. Les trop nombreux élevages de poisson y sont pour beaucoup. Quand nous mouillons sur 5 m, nous ne voyons pas le fond. Par contre nous apercevons de nombreuses tortues, souvent énormes qui viennent respirer à la surface, même dans le port, nous n’en avons jamais vu autant depuis que nous naviguons. Elles trouvent là leur nourriture préférée, les méduses, de grosses méduses marron apparemment inoffensives. Les tortues doivent s’en délecter. Depuis que nous sommes en Grèce, ce sont les premières méduses que nous voyons. Et puis il y a les  incontournables dauphins qui viennent se nourrir près des parcs à poissons et effectuent des magnifiques chasses au milieu de centaines de mouettes posées sur l’eau, attendant leurs tours pour festoyer.

Orages !!! La période orageuse est là. De gros nuages blancs, des cumulus énormes tournent dans la région. Pendant 3 jours, au mouillage, on redoute la fureur du ciel. Je rajoute de la chaine au cas où ! Finalement, quelques rafales de vent, quelques gouttes de pluies qui ne lavent même pas le bateau. Toutes ces nuées disparaissent ensuite comme par enchantement, les eaux du ciel ont dues arroser d’autres coin 

 

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                                                          Le Port 

Les tanks a eau commencent à être bas, ça fait maintenant 15 j qu’on à fait le plein des cuves à Petriti. Nous avions posé Khéops à l’extérieur du petit quai, là ou il n’y a pas de fond. Mais on s’est débrouillé de poser l’étrave dans 50 cm d’eau. Là, correctement amarré, on à pris tout notre temps pour faire le plein, le débit était faible. De plus nous n’étions pas les seuls, nous partagions notre eau avec d’autres bateaux à quai, mais eux à l’intérieur. Mimi, comme à son habitude rinçait dans les seaux des vêtements bien salés. L’opération à duré plus de 2 heures.

Aujourd’hui, donc, nous allons à quai à Vonitsa, pour faire de l’eau. Une vingtaine de bateaux occupent déjà l’espace. Des le matin, nous attendons au mouillage qu’un bateau quitte sa place. Je suis dans le cockpit en train de lire, je guette. 2 petits voiliers sortent, mais ils ne nous laissent pas assez d’espace. Ha ! Un petit cata se fait la malle, là, Khéops doit pouvoir mettre sa poupe. Je saute dans Kéké et vais vérifier si nous pouvons nous y mettre. J’alerte les copains qui se sont incrustés sur ce quai, afin qu’ils nous prennent les amarres.

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                                                     A Quai a Vonitsa 

Ce petit port, ce n’est juste qu’un quai, protégé par un long brise-lame en roches empilés. Il protège bien les bateaux à quai des effets des vagues

Ce port est entièrement gratuit, d’où son grand succès, il est toujours plein. Surtout très pratiques pour faire de l’eau. Mais en réalité, ce petit nid dans lequel on se sent bien, est très peu touristique. Juste quelques bateaux passent par là chaque jour. Ils font une escale de 1 ou 2 jours et repartent continuer leurs explorations.  Donc, ça circule rapidement, a part quelques arapèdes qui squattent pendant des semaines accrochés désespérément à leur rocher,  il y a souvent des places qui se libères, et là il faut faire vite.

Nous pouvons ainsi faire tranquillement notre plein d’eau, Mimi ses rinçages. Nous retrouvons des vieilles connaissances : « Escapade » et leur magnifique goélette. Ils ont leur voiture sur place, car ils ont fait un long séjour dans le coin. Bernard se propose de m’emmener dans sa voiture avec des bidons vides afin de faire du fuel a une station service en ville. Je peux ainsi faire 120 l de diesel, on commençait à être sérieusement à sec. Et ici, en Grèce, les pompes à quai son rares, très rares. Alors, et bien on se fait livrer par des petits camions, a des prix prohibitifs… Ou, on a un bon copain qui à amené sa voiture pour cause de très long séjour, avec lequel, on peut aller à une station service avec un prix normal. (1 €). Nous ne sommes pas loin des supermarcket, et nous disposons de la WIFI dans tous les bars. Ils sont en avance sur nous les Grecs !!! Que demande le marin !  

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                                            La Chapelle du Chateau

Problème ! Il n’y a pas de courant à quai. Et je suis obligé de faire fonctionner mon très bruyant générateur. Et ça pendant des heures. Et ça nous crée des critiques et des inimitiés parmi les arapèdes. Il est vrai qu’il est très bruyant, et je me sens gêné par rapport à nos voisins immédiats. J’hésite à le mettre en route, et mes batteries se mettent a genou, les frigos se réchauffent, heureusement nous n’y restons que 3 jours, le temps de faire nos affaires, vite on retourne au mouillage. Toutes les nationalités sont installées sur ce quai, Anglais, hollandais, italiens bien sur, et nous pauvres français.

On profite de cette escale dans ce petit paradis pour faire du tourisme, et aller visiter le château médiéval qui domine la ville. La nuit il est éclairé, et c’est magnifique, ça nous donne envie de monter les quelques marches qui mènent à cet ouvrage. Tous nos voisins l’ont visité. Pourquoi pas nous ! Et il vaut le coup, déjà par le coup d’œil aux paysages environnants que l’on a d’en haut. Et par les restes de l’architecture d’abord Byzantine puis Vénitienne. Le château et ses remparts couvrent 8 hectares. Sacré construction.

Nous restons là quelques jours, au mouillage, nous y sommes bien, attendant les nouvelles des prochains hôtes qui doivent nous rejoindre… Inch Allah.

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                                                                                        Mouillage  a Vontsia 

A suivre

 

 

 

 

Publié dans kheops

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