ESCAPADE EN GRECE

Publié le par KHEOPS

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l Pret  au depart

La chaleur est bien là, l’eau est à 23°. On se sent vraiment en été. On souffre un peu de la chaleur, car par encore habitué à cette brusque différence de température. Les tauds ne sont pas encore installés, car tout n’est pas prêt dans le cockpit.

Tu as lu le récit de notre petit tour dans les îles proches.  Nous avons enfin trouvé la cause de cette fumée, le moteur tourne maintenant normalement, encore quelques bricoles dessus pour le finir complètement et ce sera OK.

La chaleur est devenue intense, on cuit littéralement, 35° à l’intérieur du bateau. Quand le thermique se lève dans l’après-midi, ça nous fait respirer un peu d’air marin. S’il est fainéant, c’est l’étuve. Notre baignade quotidienne, est attendue tous les soirs comme un grand plaisir. L’eau est d’une douceur !!! Elle nous rafraichie !!! C’est un vrai bonheur, elle nous fait tomber la température du corps. Après nous sommes nickel, prêt pour une bonne douche sur le quai qui complète notre bonheur. Après c’est suivit de  l’apéro à la fraiche. (Fraiche si on veut !!!). Le meilleur moment de la journée de notre dure vie de vagabond !!!

La jupe est maintenant finie.  Hamadi le stratificateur que j’attendais depuis plusieurs semaines, car il avait beaucoup de boulot au port de pêche, est enfin venu travailler sur cette sacrée jupe. Il m’à fait un super boulot. Comme ça, ça ne bougera pas. J’avais ramené de France une plaque de contreplaqué marine qu’on à utilisé. Nous l’avons enduite de tissus épais, et solidement stratifiée sur le dessus (là ou on marche)  en fixant par avance l’échelle de bain qui me faisait soucis. Nous allons faire une finition légère afin de pouvoir l’utiliser cet été. A notre retour, l’hiver prochain nous nous occuperons de la cosmétique, habillage avec des lattes de teks….

Kheops est maintenant à terre, grand radoub annuel. Il nous faut le faire tout beau après le sale hiver qu’il a passé. Le carénage est toujours une opération très crevante. Vivre sur le bateau posé sur du béton, les frigos stoppés, les ouvriers à bord et autour, on ne peut pas faire couler l’eau sous la coque, bécause peinture fraiche ! Donc pas de douche à bord, nos besoins naturels se font dans les toilettes de la marina, de l’autre côté du port. Le matin quand la forte envie de faire caca te prends au saut du lit,  vers 6 h du mat, il faut descendre endormi la haute échelle branlante, enfourcher le vélo, et foncer avec cette grosse envie dans le ventre… Au retour on est cool, libéré et bien réveillé. Pas question de se recoucher

 

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                                                        Carenage

Le bateau est lavé, gratté frotté, 2 couches d’antifoulling, la coque est lustrée, on le remet d’aplomb pour ses futures navigations. Le groupe électrogène à été déposé à terre, il est parti chez le réparateur, je t’avais expliqué qu’il ne nous fournissait plus 230 v. J’attends impatiemment qu’il revienne OK..

Le soleil cogne de toute ses forces sur le béton, monter et descendre l’échelle N fois dans la journée. Qu’il est haut ce bateau à terre ! Le soir on est sur les rotules. Hamadi vient en même temps nous faire la finition de la jupe.  On se fait littéralement bouffer par les moustiques, j’ai des chevilles comme des poteaux a force de me gratter. On ne sait pas d’où ils sortent. Pourtant toutes les armes anti moustiques connus sont utilisées. Mais ça gratte quand même.           

Et c’est là que choisit nos anniversaires pour nous tomber dessus ! Ce n’est pas le meilleur moment ! Ils ne pouvaient pas attendre un peu avant de nous tomber dessus !!!Voilà, le 24, j’ai passé le cap. Le chiffre 6 précède mon âge. Pour tout dire cela ne me m’emballe pas du tout cette situation. Mais que puis-je y faire ! Il faut faire avec ! Ma seule consolation, je suis devenu sexagénaire, d’accord, mais dans sexagénaire il y a sexe ça me laisse beaucoup d’espoir pour la suite… « Pourvou qué ça doure  encore 30 ans !!! »

 Dans notre tradition festive, afin de fêter l’événement. Nous sortons ! Après avoir fini avec regret notre dernier fond de Johnny Walker, la dernière bouteille qu’on avait ramené de Lampedusa, on s’offre un des bons restos de la marina : « the Captain » Un bon Filet de bœuf grillé nous requinque de notre dure journée.

Khéops est retourné à sa place, nous sommes maintenant lancés dans le tremplin qui nous mène au départ, la prochaine gazette que tu recevras, partira sans doute de  Grece

 

JUILLET : HE oui ! Déjà !  

Grillons : Petit grillon, c’est l’été, d’accord ! Mais ce n’est pas une raison pour investir Khéops. Ok, tu nous berces de ton chant, tu te balades partout sur le bateau, dans la salle de bain, ou, voyeur, tu participes à nos douches. Tu te promènes sur la bôme, sur le grand taud blanc qui nous protège des chauds rayons de Ra, afin de crisser très fort. Ok,  tu cherches désespérément une compagne, mais ce n’est pas une raison pour nous casser les oreilles.

Encore on a du bol ! Notre copain Michel, lui, il naviguait le long de la côte d’Hammamet, quand soudain  un vol de grillons qui passait par là c’est abattu sur son bateau. Il a été envahi. Il y en avait partout. A son arrivée au port, il lui a fallut la journée pour s’en débarrasser.

ORAGE… HO ! RAGE !

Ça fait près de 1 mois que la chaleur est intense sur notre belle marina. Cette chaleur ralentie considérablement le travail. Tout le monde se traine, nous transpirons à longueur de journée à grosses goûtes. A partir de 11 H du matin, jusqu’à 16 h, on s’abrite à l’intérieur du bateau c’est encore là ou il fait le plus frais. Le ventilateur tourne nuit et jour quand il n’y a pas d’air. Tous les bateaux habités se sont vêtus de leurs tauds (grande toile qui couvre le bateau) de soleil afin de se protéger de la canicule.

 Nous aussi, nous avons installé notre grand taud blanc afin de faire tomber la température dans le bateau. Il est très grand, il recouvre tout l’arrière du bateau jusqu’au mat. Grâce à ça, dans le carré nous pouvons vivre à l’intérieur avec seulement 35° !!! Heureusement que le thermique nous rafraichi un peu les après midi. Ce serait intenable.

Mais voilà, a force de faire grimper la température dans la cocotte, à un moment donné il faut que ça explose. Tu vois ça tous les jours en France en ce moment. La météo nous annonce le   passage d’un phénomène orageux pendant 2 jours. Dans le sud de la France un fort mistral c’est levé. Il va comme d’habitude nous amener vos nues chargées d’électricité.

 Le soir, nous voyons  monter de gros  nuages noirs, et les éclairs zèbrent l’horizon vers l’intérieur des terres. Car chez nous les orages viennent généralement du centre du pays.       Là ou la température atteint 60°. L’atmosphère est de plus en plus lourd, l’ambiance électrique. Nous sommes tous alertés, aussi nous préparons tous nos bateaux à une grosse averse, et à des rafales violentes. Branle bas le combat !!!

Les premières grosses goutes commences à tomber, ça y est c’est parti, chacun regagne son poste, on s’attend à tout, mais pas à ce qui va nous tomber dessus. Notre grand taud est bien arrimé, il nous protège de la pluie. Les rafales de vent se font plus violentes. Il pleut bien, ça rince le bateau.

 Ha ! Accalmie. Tu crois que c’est déjà fini ? Que nenni, nous sommes dans  l’œil du cyclone. La nuit est maintenant tombée. D’un coup une forte stridulation qui va en crescendo vient du fond du port, le son augmente de plus en plus, et un très violent coup de vent nous tombe dessus, des rafales d’une force inouïes viennent de l’arrière. Heureusement nous étions dehors, nous sautons sur le taud pour le maintenir serré. Eviter que le vent ne s’engouffre dedans. Nous avons l’impression qu’on va décoller. Le vent est brulant, à une température de four. On a du mal à respirer. Nous sommes impuissants à aider notre bateau, heureusement que nous avions anticipé.

Plein de monde sur le quai, des ombres courent dans tous les sens. Les bateaux se couchent avec une violence inouïe, nous avons le pont dans l’eau, nous voyons les bateaux près de nous complètement couchés les uns sur les autres. La pluie vole à l’horizontale. Un vrai désastre. Ce phénomène ne dure que quelques minutes, 2, 3 peut être. Mimi profite de l’accalmie relative pour regarder vers l’avant, « Kéké est retourné » crie t’elle…. Je fonce, effectivement il pend au bout de sa drisse sur la tranche, le réservoir d’essence a ses côté, ainsi qu’une pagaie. Sous les rafales, je le hisse à l’aide du winch, le redresse, et le remet dans l’eau, c’est là qu’il risque le moins. On récupère avec la gaffe, le tank et la rame. Voilà tout rentre dans l’ordre. On profite de ce répit pour faire une tournée d’inspection. On a du bol, pas de dégâts. Les rafales reprennent, mais de l’avant maintenant, beaucoup moins violentes, mais toujours inquiétantes. Marcin m’appelle, la passerelle pend sur la jupe toute neuve, elle risque de l’abimer. Il m’aide à la poser sur le quai. On est plus tranquille ainsi. A l’intérieur du bateau, c’est un désastre, tout à giclé sur le plancher.

Ce régime de vents tournants et violents dure jusque vers les minuits. Puis tout ce calme. On peu enfin dormir bercé par la pluie. Au matin, radio-ponton commente cette tornade nocturne. Certains ont eut le temps d’observer leur anemo, et ont relevés un pic à 80 nœuds. Pas mal de dégâts sur certains bateaux. Chandeliers tordus, voire arrachés, tauds déchirés, génois déroulés, coques rayées. Pares-battages salis par la peinture antifoulling du bateau voisin. C’est dire, sous la puissance du vent, il avait eut l’indécence de montrer ses dessous.

Gégène notre groupe électrogène à  fin par regagner sa place à bord. Il a eut droit à un bon lifting. Son bobinage à été refait, il était grillé. Après quelques autres bricoles, il fourni maintenant allégrement ses 230 V.

Licata.

Hé voui ! Licata. Surprise, ce n’est pas Syracuse. Quelques petits problèmes techniques, nous ont amenés à escaler (en colimaçon) à Licata. Le moteur qui accélère sans qu’on ne lui demande rien, et je découvre une fuite d’huile sur un flexible de l’inverseur. (Boite a vitesse du bateau). Ceci causant cela. Il faut réparer. Et Licata me parait une bonne place pour ça. En plus on connait bien, on pourra compléter nos vivres ici. Il nous faut être à Corfou ce Week-end, il ne faut pas perdre de temps.

Bonne nuit de sommeil au mouillage devant une plage. Arrivé à 20 h, nous avons grand besoin d’un bon bain, pour nous remettre d’aplomb après tout le remue-ménage de ces 30 h de nav  un peut agitée. Car, nous avons été shakerisé par la machine à laver locale. Mimi était bien patraque. Cette escale nous remet tout en place.

 Nous sommes entourés de grosses méduses blanches ornées sur la corole d’un liseré noir, très jolie d’ailleurs. (Les plus grosses font 50 cm, elles ne semblent pas avoir de filaments) Mais pour le bain ! Il sera remplacé par un coup de sifflet bref.  (vieille expression de chef de gare, quand sa femme se montre trop pressante)

On ne sait pas si cette variété est urticante, mais dans le Doubs (Besançon) abstient toi. L’eau ne fait que 20°, nettement moins que chez nous. Mais tant pis, j’y vais. Je suis dans la jupe le matériel a l’air, j’attends que ces magnifiques créatures est fini de mater mon sujet, et aillent se faire admirer un peu plus loin. J’en ai tellement envie. Ha ! Une accalmie, plus d’hydrozoaires en vue, je plonge vite. Quel plaisir après ces 2 derniers jours. L’eau est fraiche et bienfaisante. Je revis, la fatigue disparait comme par enchantement.

Bon d’accord, je remonte aussitôt, pas le temps de faire quelques brasses, ça urge ! Et si elles sont urticantes hein ! C’est toi qui viendras me pommader ! Test de l’échelle nouvelle cuvée (après réfection complète de la jupe). Mimi hésite, il faut dire qu’elles sont revenues se délecter du spectacle de nos deux corps bronzés nus. Aussi, prudemment, elle se rempli un seau d’eau de mer. On se savonne tous deux dans la jupe. On l’étrenne. First in 2009.  Nouvelle plate-forme faite par l’ami Hamadi. Que c’est bon ! On se savonne mutuellement, etc. (j’arrêterais là les descriptions grivoises.). Mais, pas question de se jeter à l’eau pour se rincer. Habituellement c’est ce qu’on fait afin d’économiser l’eau. (On se finit ensuite à la douche) Mais là, on utilise totalement la douche. On est maintenant beaucoup mieux.

Le mouillage est rouleur, on se réhabitue à ces mouvements du bateau, parfois intempestifs. Aussi on ne fait pas de vieux os.  Après miam-miam, dodo.  

De 22 h a 5 h du mat d’une seule traite, un record pour moi. Je me réveille en pleine forme Bon ! J’examine le problème, le moteur est froid c’est plus facile. Le flexible est donc percé, je remets de l’huile dans l’inverseur, et fait un pansement sur le tuyau pour éviter que l’huile coule partout. Ça marche !!! On rentre doucement dans le port, ou on construit une nouvelle marina à un rythme d’escargot. Prise sur un corps-mort, au milieu du port Nous sommes le seul voilier de passage En stand-by, dans l’attente de notre réparation. Et miracle  on capte le net en wifi. On est peinard, maintenant démontons le fameux  flexible.

 Nous descendons à terre, et accostons dans un chantier naval. Je me renseigne, ils me renvoient vers un gars qui est absent. Prudent, je vais me renseigner au Shipchandler local, juste en face. Après mes explications laborieuses, il me reconnait, il y a deux ans je m’étais arrêté chez lui et lui avait laissé une note conséquente. Il me propose de m’emmener avec sa voiture, demain matin chez un artisan a l’extérieur de la ville susceptible de me refaire le flexible !!! Elle n’est pas belle la vie ! La navigation comporte des rencontres que l’on n’à nulle part ailleurs. Les rapports humains sont différents. Ce n’est pas à toi que je vais l’apprendre. Les gens se mettent en quatre pour toi, oiseau de passage, alors que pour leurs voisins depuis quarante ans, ils ne lèveraient pas le pouce.

Il faut attendre jusqu’à demain. 8.30 h. Tapante, nous sommes chez le gars. Il me conduit avec sa voiture chez artisan spécialisé dans le matériel de travaux public situé hors de la ville.           10 mn plus tard j’ai mon flexible tout neuf. Le remontage est aisé, mais mal placé. C’est long. De plus j’en profite pour changer des durits de fuel du moteur qui me donnaient du souci, et faisait des prise d’air.

 Une heure plus tard kéké est sur le pont et nous partons vers notre but

Odyssée.

Aller à Corfou c’est vraiment L’0dyssée, d’où le titre de ce chapitre.

1)      Car Ulysse notre célèbre copain navigateur y a fait un séjour a la fin de son court périple méditerranéen, (d’après Homère, tu sais, l’Alain Decaux de l’époque) les navigateurs Phéaciens (Nom des anciens habitants de Corfou) ramenèrent notre pote à Ithaque (Ou était sa maison) retrouver sa mémère qui l’attendait sagement dans son salon en tricotant un grand pull pour l’hiver. (Ne croit pas, que je suis un puits de sciences antiques,  un érudit en grecquerie, un spécialiste en mythologie (les mites je les préfère dehors, pas au logis). Ne pense pas que je veux t’écraser avec ma culture hellénique, c’est notre vieux copain Rod Heikell (Imray) qui m’a soufflé ces renseignements, (A ne pas confondre avec Helmut Heinkel, célèbre avionneur Teuton)

2)      Car il y a 500 nm entre Monastir et Corfou (Marseille > Lille). 500 Milles en Méditerranée ça n’a rien à voir avec idem en Atlantique ou dans l’Océan Indien. (pas des Navajos). 

 

Je narre notre appareillage :

15 h le départ très rock n’roll. Le vent souffle à 25 n dans le nez et nous plaque sur le quai. Je décide de me dégager en arrière, le pompiste nous aide bien. Nous avons fait 600 l de fuel. Les autorités ont été très cool…

Le bateau s’écarte très vite sous l’impulsion du moteur, mais après, impossible de repartir en avant, Khéops, sous l’effet du vent, s’est mis complètement en travers. Aussi je fais un grand demi-tour dans le port, moteur a fond afin de compenser vent et courant. La sortie, aussi, me ralentie très fort dans la passe on n’avance plus !!! Obligé d’accélérer fortement le moteur. Sinon nous repartons en arrière. Surprenant non ! Nous montons nous abrités derrière la marina, devant l’hôtel pour mettre le bateau en ordre, ranger les bouts et les parbats… Là c’est enfin calme.

Le cap que l’on peut faire, 360 ? Sinon, on est shakerisé. Pendant près d’1 H, nous allons vers Sousse, puis doucement 10° après 10°, nous infléchissons vers l’est. Je fais ça afin de m’éloigner au max du thermiques qui double la puissance du vent et des vagues.

Au départ le cap c’est Hammamet, puis Kelibia, et enfin vers Pantelleria ou l’on ne veut pas aller. Mais faute de mieux. Nous marchons d’abord au travers, puis le reste au près. Je garde le moteur pour nous appuyer, sinon la dérive est trop forte.  Finalement à la nuit tombée ça se calme. Mais la brise nous oblige toujours à marcher au près serré.  Ce SE n’est parfait que pour monter au Cap Bon. Pantelleria, c’est limite et au près

A 3 h du mat on longe Pante à quelques milles. Au matin du  mardi, calme plat, petite brise dans le nez qui s’attenue. L’après midi la mer est miroir. Plus de vent. J’avais décidé vu le temps de faire route sur Licata, qui est à 170 nm de Monastir (Nous on a du faire au moins  180 m vu les options choisies. C’est un port au milieu du sud-Sicile. (A 60 m de la pointe SE). Car aller direct à Syracuse est une gageure vu le temps qu’on a perdu au départ. De toute façon le peu de brise est plein est. Je ne désire pas passer une nuit en longeant ces côtes infestées de pêcheurs, filets, cargos et autres O.F.N.I.s

 

Tu vois la navigation dans la Mare-nostrum n’a rien d’une sinécure. Des climats différents, des vents violent qui virent dans tous les sens (quand il y en a), une mer très hachée et très dure. En été, des longues périodes de calme plat. Tout ça fait une navigation bien compliqué ma bonne dame ! Je ne parle pas des cargos qui circulent en grand nombre sur cette route entre Gibraltar et Suez. Je ne parle pas non plus des chalutiers et autres pécheurs qui raclent tous les fonds des plateaux continentaux sans se préoccuper des dégâts causés à la mer, et des autres bateaux  qui croisent leurs chemins. Ils constituent tout un tas de dangers dont il faut se méfier.

Bien sur j’aurais pus avoir la folle idée de faire cette route en direct. 500 M, ce n’est rien sur la grandeur des océans. Mais outre toutes mes explications précédentes, il y a un fait très important dont il faut tenir compte. Je suis un gros paresseux !!! Et passer plusieurs nuits en mer avec une vigilance de tous les instants, non merci très peut pour moi. Mimi et bibi sommes un équipage restreint, et nous avons passé l’âge de nous épuiser à la tâche à guetter l’horizon. 

 

Calabre.

Depuis Porto Polo, nous avons fait tiré direct sur le sud de la Calabre. 90 nm, c’est long, sans un brin d’air pour soulager notre moteur. Heureusement que j’ai pris  200 L de carburant en plus dans des bidons. Ils feront pour le convoyage. Encore une arrivée à 22 h comme à Porto Polo, dans le noir complet. On s’approche de la côte avec prudence, Mimi projecteur à la main est à l’étrave, prête à mouiller l’ancre. J’ai choisi cet endroit, car je crois me rappeler qu’il y a une belle plage pour nous accueillir, mais rien n’est sur. Je n’ai pas de carte précise de cette côte. Et la carte électronique du PC n’est pas assez explicite. Heureusement que j’ai installé un traceur qui me permet de visualiser exactement le lieu d’atterrissage. (Hé oui, en bateau aussi on atterri)  Une demi-heure plus tôt un cargo nous a obligés à changer de route, et même de stopper. Ils passent très près de la côte à cet endroit. C’est la route du  détroit de Messine.  Mimi est inquiète, et se pose tout un tas de questions, et si ? Ce n’est pas une plage ? Il y a des rochers ? Etc. Moi je suis confiant, on fait route vers une petite ville. Je vise les lumières les plus vives sur la rive à 2 milles devant. Je pense qu’ainsi, nous allons aborder sur une petite station touristique. Donc avec une belle plage. Mais en attendant, nous sommes dans l’expectative. Quand les fonds commencent à remonter, je ralenti. Je demande à Mimi de chercher avec le projo s’il n’y a pas des bateaux mouillés. Je scrute la ville avec mes jumelles, distingue bien les voitures, les contours de la plage, et repère des ombres qui sont des bateaux sur corps-morts.

6 mètres au sondeur, on mouille ! Une fois le moteur stoppé, on entend nettement les bruits de la ville, et les musiques des établissements voisins. Ouf enfin on est stoppé. On n’a plus ce ronronnement dans les oreilles.  Mon premier souhait, piquer une tête dans cette eau noire a 25°. Afin de se débarrasser de la grosse chaleur que l’on à subit aujourd’hui.  Des pécheurs en Zodiac nous passe à côté on les entend parler très loin. Je sais, je me répète, mais qu’est ce que ça fait du bien ce petit bain nocturne…

Au matin, nous sommes mouillés devant la plage du Lavandou ! Une grande et belle plage, déserte à cette heure. Une dernière tête dans l’eau est on y va. Cap sur Roccella Ionica a        30 nm. Pourquoi cette escale ? Un violent coup de vent du N est annoncé dans la soirée. Et je ne tiens pas à le prendre au large. A 12.30 h ? La mer se met à moutonner, bizarre, il n’y a pas de vent ! Et là 40 n de NW nous tombe sur le râble. Il vient de terre.  Il nous reste 20 m à faire. On va rigoler. Il a quelques heurs d’avance ce vent malin. Et il souffle, 25 n, rafale à 40 ! La progression est délicate. Je vais à la côte afin d’éviter les gros coups de mer. A 17 h enfin nous rentrons à R.I. Il y a une drague dans la passe. Ils s, ont en train de désensabler l’entrée du port. Que faire, à droite ? A gauche ? Je choisi la droite, tout faux c’était à gauche. Bon, la dérive racle un peu le fond. Rien de méchant. La mise à quai par 25 n de vent qui nous pousse vers le quai est délicate. C’est fait, les ficelles sur les bollards. Les parbats écrasés par le vent, mais on y est !!! Devant nous un catamaran français est amarré.

 ZRI

                                                                 Roccella Ionica

J’ai déjà plusieurs fois parlé de ce port à moitié fini dans des précédentes gazettes. Donc je ne m’y étendrais pas. Je t’avais aussi fait découvrir l’immense pizzeria à ciel ouvert située dans le port. Spécialité : La pizza au mètre ! Sur les grandes tables les serveuses arrivent avec  des planches étroites de 3 m de long, dessus une pizza qui l’occupe sur toute la longueur. Malgré notre grosse fatigue, on y fait notre escale traditionnelle. On c’est  régalé de notre repas et en partant nous avons pu dénombrer qu’il y avait au moins 400 personnes qui dinaient là sur le port. Une organisation sans faille. Malgré le populo, la commande passée, on nous sert dans les quelques minutes qui suivent par une myriade de magnifiques minettes en minizups ras le bonbon. Le boss à tout compris !!!

L’aube est en train de poindre lorsque nous sortons du port. Dernière étape : Corfou. Longue étape de 200 nautiques en grande partie au large du golfe de Tarente. (Entre le talon et la semelle. C’est un immense golfe de 60 M de long et autant de profondeur). On a tout eut. Du portant, du près, du près, du près… Une mer hachée, et croisée. Sur le bateau on était secoué comme les glaçons dans un shaker.  Trempés par des vagues traitresses. Moi qui est horreur du près, je suis servi. 150 Nautiques de près serré sur une mer impossible. Ho ! Le vent n’est pas violent, 20 n, rafales à 30. Mais c’est la mer. Dans tous les sens. On est mort, courbatu, épuisé… Tu vas me dire que personne ne nous a obligés à être là !

3 coqs se répondent tout près sur la rive. Il est 4.30 h, c’est très bucolique, cela fait longtemps qu’on à pas entendu le coq chanter à l’aube. C’est les premiers coqs Grecs ils chantent dans le monde entier dans la même langue eux. Etre réveillé par le chant du coq, quel pied ! C’est mieux que par les éboueurs ! N’est ce pas ! Mais ce n’est pas encore l’heure. Nous avons du sommeil à rattraper. Que la nuit est calme ! On se retourne de l’autre côté et on se rendort. Longue nuit, après cette croisière agitée.

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                                                             Pedriti

 

 

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