Octobre 06

Publié le par KHEOPS

 

 

 

Octobre

 

 

Il pleut depuis hier sur Syracuse. Des orages qui passent, les uns derrière les autres. Ils nous coincent dans le bateau au mouillage. Bien qu'étant dans une  baie très abrité. Nous avons mouillé 50 de chaîne, on ne sait jamais, si un gros grain passe par là, et qu'il décide de déchaîner des surventes sur ce lac.

 

Nos amis de "Maat" sont partis vers Monastir, nous attendons que le beau temps revienne pour aller vers Malte. Dire, que j'ai le temps d'écrire!!!

 

Finalement nous avons suivit nos nouveaux amis de "Geisha" à Catane. Comme eux nous nous sommes mis au fond du port, cul à quai, avec 60 m de chaîne. (10 m de fond). Nous sommes au milieu  des chalutiers, et des pêcheurs. On se tient quand même à 5 m du quai, afin de ne pas cogner le quai en cas de ressac.  Pour aller à terre, on utilise Kéké comme passerelle. Il fait le va et vient. Le quai est haut de 2 m, mais des pêcheurs futés ont installées

une planche a mi-hauteur ce qui nous permet, au moyen d'une petite gymnastique, de monter et descendre assez facilement. Juste en face le bateau, un bistrot très sympa nous tends les bras… que demande le peuple, et les équipages en escale!!!

 

Le coin est quand même bien pourri, nous sommes dans un port de commerce, entourés de pêcheurs, de flics, douaniers, marins, et chauffeurs routiers qui chargent et déchargent leurs remorques sur les cargos de passage. Une horde de chien errant, abois à tout ce qui remue. Voilà ! Le décor est planté. Maintenant que les manœuvres d'accostages sont terminées. Il fait chaud, et très soif, on saute dans Kéké pour rejoindre nos amis au bistrot s'envoyer une bière fraîche.

 

Pour aujourd'hui nous n'irons pas plus loin. Le soir changement de décor. Vers les 19 h je fais partir le générateur, et paf… voilà t'y pas, il ne se refroidit plus!!! L'eau ne circule plus.

Avant de rentrer à Riposto, tout fonctionnait normalement. Bon! On stoppe tout. J'aspire, souffle dans les tuyaux, démonte, remonte, toujours rien. En désespoir de cause, je lance  Pépérekins, que je vais laisser tourner une petite heure. Il faut faire un peut tourner le compresseur du frigo, et pouvoir prendre nos douches sans mettre les batteries à plat.

 

Le lendemain matin, je démonte la pompe électrique, celle que j'avais monté en secours. Elle permet à l'eau de mer de refroidir Gégène. Bien sur l'impeller (petite hélice en caoutchouc) est mort…Et bien sûr, celui là, je ne l'ai pas. Vite je pars en ville, mon bout de caoutchouc dans la poche. Je rentre dans le premier shipchandler que je vois.  Il n'a pas ça ! Mais peut être, chez machin, là bas après la place… A 2 km!!! Et ainsi, suis envoyé, d'un bout à l'autre de la ville. Chaque commerçant, me fait non de la tête, et m'envoi chez un confrère qui, certainement l'aura. Mais, toujours sans résultat. Je passe sur les péripéties de cette quête. Enfin, un commerçant très serviable, téléphone un peut partout, et il m'en trouve un à Riposto, le port d’où l'on vient!!! Il nous faut retourner là bas.

 

Pour sortir du port, il nous faut passer devant un poste de douane, ou les gabelous nous regardent passer, indifférents aux aller et venus. Pour couronner le tout, sitôt la porte du port franchie, il y à la voie ferrée, qui longe tout le port.  Les trains siciliens passent là sur un viaduc de brique qui traverse toute la ville. Nous partons tous deux faire une virée dans cette ville bien sale, et bien degueulasse. Le service de nettoiement n'est pas très efficace… Les siciliens très proches des Arabes, n'ont pas encore étés saisie par les problèmes écologiques. Ils jettent tout par terre, papiers gras, enveloppes, paquets de cigarettes vides etc.… pourtant ce ne sont pas les poubelles qui manquent.

 

Bien sur une circulation d'enfer, des embouteillages partout, nous ne sommes plus habitués à ces grandes villes. (2 eme ville de la Sicile, 350 000 h). A part les marchés, ou les produits sont très abordables, rien de transcendant. Beaucoup de Blacks, des quartiers entiers de Blacks, beaucoup de commerce sont tenus par ces immigrés, beaucoup de putes black aussi.

 

9 h du mat, on s'apprête à partir pour Riposto en train, pour aller chercher la petite hélice en train, c'est le plus simple, et le plus rapide. On nous appelle de l'extérieur!

 

Je regarde vers le quai, rien? Et je retourne vaquer à l'intérieur… Mireille me dit qu'elle a bien entendue appeler

 

            -Gérard ! Géeeraard!!!  Kekecé? Voix de femme! Je ne reconnais pas la voix de notre voisine de Geisha!

            - kheeeops ! Kheeeooopsss!!! Ca recommence!

 

Je sors la tête par la descente, toujours rien sur le quai!!! Me retourne, regarde vers l'avant, et, là, je vois "Maat" le bateau de nos bons amis de Monastir Michelle et Alain. Michelle a l'étrave, telle la figure de proue de la déesse égyptienne. Ils sont à 5 m de nous!  Ils arrivent tout droit de Croatie via la Calabre.

 

Bon!!! Long dialogue, ils cherchent une place pour leur bateau. Il  n'y en a pas au Yacht club à côté. Ou peuvent t'ils se mettre?

 

En mollissant nos amarres, on leur ménage une petite place entre nous et un voisin italien.

Retrouvailles surprises, embrassades, racontage d'histoires etc. etc. Le voyage à Riposto sera remplacé par  un coup de sifflet bref…

 

Les "Maat" mettent leur générateur en route, ils ont les batteries à plats. J'en profite pour leur passer un câble électrique, et brancher Kheops sur Maat. Je profite de leur puissant groupe électrogène pour recharger nos batteries en même temps que les siennes. C'est un peut notre cordon ombilical.

 

Ils ont navigués toute la nuit, générateur, thé, dodo, tel est leur programme.  Nous sommes tous les 4 heureux de cette rencontre fortuite. Ils passent  par Catane, car ils doivent récupérer un ami à l'aéroport dans 3 jours. Ils vont en profiter pour faire un peut de tourisme, et louer une voiture.

 

C'est qu'on en a des choses à se dire, depuis 4 mois qu'on ne s'est vus. La dessus, arrivent les bretons de "Geisha" sur leur dinghy… Et les conversations repartent.

 

Soirée commune pour tous les 6. Apero et dîné finissant jusqu'à plus d'heures. Passant d'un bateau à l'autre. Nous finissons sur Geisha par une grande soupe de rhum à la façon de …dur, dur!!! Le retour à bord à 2 h du mat. Grimper tous les 4  sur Kéké. Faire les 20 m qui nous séparent de nos bords.  Monter sur nos bateaux s'avère très sportif…

Super soirée, de retrouvaille comme  on en avait plus eut depuis longtemps.

 

Le train pour Riposto, a 30 km. Sous le pied Nord de l'Etna. Train régional magnifique, look moderne, un peut TGV. 3 voitures climatisées très propres, silencieuses. Des fauteuils confortables, chacun sa prise 220 v afin de pouvoir recharger son portable. Ils n'ont rien à envier aux fameux ultras moderne trains français de la non moins fameuse SNCF. Ici pas de tag, sur les cloisons, les sièges ne sont pas éventrés, pas de papiers gras qui traînent. Pourtant, je l'ai déjà mentionné, les siciliens ne sont pas des parangons de civisme. Un havre de tranquillité, pour 2 € 50 chacun. Par chance, la gare n'est qu'à 500 m du port, quand nous avons quitté Kheops, les autres bateaux étaient plongés dans un sommeil profond.

 

A Riposto, la gare se trouve au diable vauvert… Je trouve ma fameuse hélice, en prend 2 au cas où. Puis nous musons sur le port, attendant l'heure du  train  retour.

 

Le soir même je remonte le précieux impelor, ça marche!!! Pendant 2 heures notre gégène nous fait du courant, nous fournis le précieux 220 V et recharge nos batteries. Les Maats que nous n'avions pas vus ce jour, arrivent vers 20 h, les bras chargés de sachets "Carrefour"!!!

Ils ont loués une voiture le matin et sont partis se balader dans l'intérieur de l'île. Au retour ils ont trouvés la caverne d'Ali Baba, par le biais de ce magasin. Un grand centre commercial qui vient de s'ouvrir au nord de la ville, avec plusieurs grandes enseignes, dont un  Carrefour et un Castorama.

 

 D'après ce qu'on a pus comprendre il y a peut de temps que les italiens ont découvert les "hypers a la française" et la très grande distribution, Ils sont comme nous en train de se faire envahir par ces monstrueux magasins.  Habituellement, chez eux, des superettes, centre villes, proche de la population, et beaucoup de petits magasins dans lesquels on trouve de tout, des quincailleries, des épiceries, ou l'on trouve même du pain. Des marchés animés, des marchands de 4 saisons à tous les coins de rues, des camionnettes chargées de fruits, de légumes, d'œufs, ou de poissons qui s'arrêtent dans les rues, et hèlent le chaland.

 

 Bientôt, comme chez nous leurs villes auront perdus leurs âmes, en perdants leurs petits commerçants et se désertifierons. Et les entrées des villes seront toutes identiques, avec les parcs des mêmes enseignes aux néons multicolores. Et tu passeras de Catane à Palerme sans savoir exactement ou tu es.

 

 Ils n'en sont pas encore là, mais ça arrive. Un Commerçant  avec lequel on entamé un dialogue. Il a de la famille à Toulon. Il nous explique qu'il y va souvent voir son oncle maçon.

-          Tu as un peut visité? Tu as vus les environs? Ça te plait?

-          Oui! Mais je dois avouer que je connais surtout le Carrefour!!!

 

Ma fois! Si nous les français, nous n'envahissons plus le monde avec notre culture, notre technologie, nos vins et mets, et surtout notre aura. Au moins! Nous l'envahissons avec nos Hypermarchés!!!

 

Nos amis de "Maat"  nous proposent une virée en voiture, dans la  Sicile profonde, et aussi de voir les ruines Grecques… Perché no!!! Ça nous sortira du bateau…

 

Nous avons prévu de partir tôt. Vers 7 h 30, je lance Gégéne, pour le frigo. Tout est OK.

20 mn après la sonorité du moteur change. Je sors en cata, une grosse fumée sort du compartiment. Je stoppe l'engin…. La pompe électrique fume comme une vieille loco. Elle est apparemment grillée. La crépine à du être obturée par une saloperie qui traîne dans le port. On est repartis dans les histoires d'eau!!! De nouveau plus de jus… ça commence à devenir pénible…

 

Belle et longue balade dans le centre de la Sicile, la région est finalement moins sympa que le secteur que nous avions fait l'année dernière. Visite du site de la "Vallée des temples" d'Agrigente. A part que ce haut lieu de l'antiquité à été transformé en piège à touriste, à chaque pas il nous faut payer. Le site est magnifique, 7 monuments doriques, dans des états divers. Certains entourés d'échafaudages sont en réfections. Leurs noms expriment toute la mythologie grecque. Temple d'Héraclès, d'Héra, de Zeus, et le plus beau, le mieux conservé le temple de la Concorde… Parait il, un des plus beau du monde Hellénique.

 

Au retour nous stoppons à l'incontournable Auchan, situé près de l'Aéroport de Catane. C'est sur notre route. Hé oui! Nous aussi! Nous ne pouvons résister à l'appel  des néons et des lumières des marchands du temple et de la grande distribution…

 

Nous savons que l'on va y trouver certains produits français que l'on ne rencontre pas, dans d'autres magasins italiens. Et il nous faut certains produits pour notre long séjour tunisien.

 

La pompe électrique démontée, le diagnostic est consternant. Le corps de pompe est grillé… La pompe en tournant à vide a grillée toute la partie fixe. Inutilisable!!! Bon! Après mure réflexion. Il faut que je m'attaque à changer l'impelor du générateur. Ca va me prendre la journée.  Je démonte d'abord les vis qui fixent le groupe à ses silents bloc. Ce n'est pas facile avec mes doigts de fée.  Puis, je brèle un palan avec 3 poulies, et à l'aide d'un winch je soulève doucement le nez du générateur, afin d'accéder à la plaque de la pompe à eau. La pompe, est située sur le nez du moteur. Contre son cocon, à 3 cm de la cloison de la cabine arrière. Il faut que je monte encore, car ne peut pas passer de tournevis. Avec un  tournevis "tom pousse"  très court.  Dévisser les 4 vis de la plaque extérieure me prend presque 10 mn. Car je fais ça en aveugle. Sortir la vieille hélice brûlée me prend ½ h, elle est quasiment collée, et je la sors en pièce détachée. Tournevis, pinces à becs, tout les outils y passe, et il ne vient toujours pas. Je fais un peut tourner le démarreur du groupe, ouf ça la décolle. J'arrive à tout extirper.

 

Graisse dans le corps de pompe, positionnement du nouvel impellor, et opération inverse. Mais maintenant il faut repositionner l'engin sur ses bases, et les mains écorchées que ne n'arrive pas à passer… Démontage de toutes les durites du circuit de refroidissement, un coup d'air comprimé, pour chasser les morceaux de caoutchouc qui bouche le circuit.

Ouf! Vers 17 h il tourne, l'eau circule.  Que la lumière soit!!!

 

Fin de l'épisode!!! A suivre!!!

 

"Geisha",  nous abandonne. Ils prennent le cap de la Grèce, ou ils vont hiverner le bateau. "Maat", les suivent en fin de matinée. Leur ami est à bord. Mais pour eux, cap sur Monastir. Et nous on va suivre. Mais avant, dernière virée en ville pour ramener un impellor de rechange pour Gégéne.

 

 Sorti du quai Rock 'roll… Un vent de travers c'est levé pendant notre absence. Pépérekins lancé, je met en avant, car l'ancre à ripée, et on c'est mis en travers. Obligé de laisser les amarres a quai.  Sans prendre le temps de se changer, Mimi se met au guindeau. Nous retrouvons l'ancre engagée dans une énorme amarre qui l'empêchait de s'ensouiller dans la vase. On remouille au milieu du port. Je vais au quai chevauchant Kéké pour récupérer nos amarres restées à terre. Surprise au retour, je vois une grosse bouée de corps mort qui est coincée dans le safran de Kheops (gouvernail). Après plusieurs tentatives à partir de Kéké, il me faut enfiler le masque, et plonger dans cette eau putride!!! Obligé de tout couper, pour qu'on puisse se dégager. Nous sortons du port en vrac.

 

Sitôt hors du port, nous jetons l'ancre près de la plage. Il nous faut  remettre en ordre le bateau. Première chose, je plonge pour me désinfecter de l'eau putride du port. L'eau est toujours merveilleusement bonne (25°). Une bonne douche bien savonnée dans la jupe. Je suis un autre homme. On reste nus pour sécher et ranger tout le fatras qui encombre le pont. Les amarres en vrac, les pares battages encore accrochés aux filières, donnant l'impression que K. était devenu un bateau de rempailleur de chaises (suivant l'expression consacrée de Jacky, pour ceux qui l'ont connus.)

 

Fissa! Cap au sud, a 15 milles il y à une crique qu'on aime bien, abrité du Sud, et justement, c'est une petite brise de SW qui nous amène le clapot.

 

"Brucoli"! L'ancre repose dans une eau limpide comme un miroir. Le village est toujours aussi mignon. J'enfile masque et palmes, cette eau claire nous attire comme un aimant. Je voulais voir dans quel état est la carène. Le soleil est encore haut dans le ciel. Depuis Lipari je ne l'ai plus examinée. C'est fou ce que les concrétions poussent vites. La température de l'eau, et surtout, nos séjours dans des ports ou elle stagne. De plus, beaucoup de rus se jettent dans ces ports, et l'apport d'eau douce augmente le processus de salissure. Aussi le bateau n'avançait plus pour venir ici. En quelques jours, la carène c'est totalement recouverte d'une mousse verte.

 

Bon!!! Je m'y mets, avec la spatule, éponge, dague de plonger. Je commence à  gratter le plus gros. Des centaines de petits anatifes se sont collés un peut partout. La peinture antisalissure n'agit plus. L'hélice et son arbre sont couverts de concrétions blanches, la quille et la dérive itou. Je nettoie toute la coque sur un mètre de profondeur. Sur 15 m X 2, ça fait déjà beaucoup de surface. 45 mn plus tard, je stoppe, crevé et gelé. Je recommencerais si le temps le permet demain matin, mais avec la bouteille d'air comprimé.

 

Mimi pendant de temps fait subir le même traitement à Kéké, qui est, lui aussi en triste état, suite à ce séjour portuaire. Faire le va et vient entre le bateau et le quai. Toujours baignant dans les déchets divers que l'on trouve au fond des ports de commerce. Huile et saletés diverses constellent les boudins.

 

Après dîné, je prend l'air dans le cockpit, il fait bon. La nuit est magnifique, claire, étoilée la lune est en train de monter dans le ciel. Machinalement je regarde vers l'Etna qui nous domine à une cinquantaine de km. Je n'en crois pas mes yeux, une puissante lueur rouge couronne le volcan. J'appelle Mimi, elle confirme que je ne rêve pas. Il est en éruption!!! A cette distance, nous voyons la lave couler du sommet. (Nous en avons eut confirmation à la radio). Le spectacle est magnifique, aussi beau que le Stromboli.  2 jours plus tôt, nos amis de Geisha, étaient au bord du cratère.

 

Au petit matin, le ciel avait changé de ton. Nuageux et couvert. La mer est grise, une forte houle de NE rentre dans le mouillage. Heureusement, nous sommes face à elle. Sitôt petit déjeuné, nous levons l'ancre. Cap sur Syracuse à 20 m. On est secoué dans tous les sens,  le vent n'est pas au rendez-vous.

 

2 heures plus tard, ça souffle fort du NE. L'anémo indique 17 à 22 n,  les voiles nous tirent à 6 nœuds… donc, c'est  25 n qui nous poussent dans le dos. On est toujours bien remué par cette puissante houle. (Tu remarqueras, que j'ai fait soft. Je n'ai pas écrit dans le cul, comme je le fais habituellement!!!)

 

Nous rentrons dans la passe de Syracuse, à plus de 7 n, avec des creux de 2 mètres, des petits grains viennent nous darder de gouttes de pluies glacées. A l'intérieur, la petite mer, nous parait un lac. Nous apercevons plusieurs bateaux au mouillages, là bas au fond, près du petit chantier naval. Dans le groupe, nous reconnaissons "Maat" qui tire sur sa chaîne.  Les voiles rentrées, nous, nous dirigeons vers eux. Mouiller notre ancre, avec des rafales de 25 n, est délicat. Heureusement que le fond de 8 m vaseux tiens bien. Il est 13 h 30. Trop tard pour l'apéro, suivant les "Maats", qui ont déjà déjeunés.

 

Pluie, orage, grains, vent, vagues, clapot, roulis…. Sieste!!! C'est le programme de cet après midi. Le grattage de la coque sera remplacé par "un coup de sifflet bref ". L'apéritif sur Maat, aussi, subira le même sort. De gros orages nous tournent autour, et vers les 19 h, les vannes du ciel s'ouvrent, en même temps que le ventilateur a mis son hélice à fond. Rafales à 35, 40 nœuds, l'ancre tiens bien, on se sent en sécurité. Remué, mais en sécurité.

 

A 8 h du mat, tous les "Maats" sont sur le pont, ce n'est pas dans leurs habitudes, généralement à cette heure ci, ils dorment.  Ils nous font de grands signes afin que l'on se mette sur la VHF. Longue conversation, et adieux. Ils partent. Quand nous arriverons à Monastir ils seront rentrés en France. Le temps n'est pas terrible, toujours couvert, pluvieux, venteux, gris quoi!!!  Ils disparaissent doucement, à la sortie de la baie dans la grisaille ambiante.

 

Toute la journée il pleut, le ciel gris est posé sur la mer grise… Le poète aurait pus dire, tellement gris qu'un bateau s'y est perdu. Journée grise!!!  Ecriture, sieste, électricité, pompe hygrophore (pour les robinets) Les néons d'origines grilles les uns après les autres (pas le tube: c'est l'électronique qui lâches). Ce sont de magnifiques lampes en laiton, incrustés au plafond, elles valent très cher, mais problème, le constructeur ne les commercialisent plus. Et je n'arrive pas à avoir les pièces détachées. 2 dans le carré, 2 dans la cabine + 3 en secours, plus aucune ne fonctionne. J'ai été obligé d'acheter des lampes au néon, beaucoup plus simple. Je profite de ce temps exécrable pour  en monter une dans le carré. Car avec ce temps, les soirées se passent maintenant à l'intérieur. Heureusement, quant Gégéne tourne, on s'éclaire au 220, c'est nettement plus clair.

 

Le soleil qui inonde notre lit nous réveille, un soleil éclatant brille à l'extérieur. Il est déjà très chaud, il  sèche la pluie d'hier. Sur le pont, l'eau qui s'évapore fume! Vers les 9 h je prend mon courage à deux mains, et commence à installer le détendeur sur le bloc de plonger. Je dis courage, car l'eau verte du lagon n'est pas très attirante, verte, mais pas vert clair. Plutôt vert pisseux, l'eau de ce bassin, n'est pas très claire, et pas très propre. Pas très engageant tout ça!

 

Je vérifie quand même si la visibilité sous l'eau est suffisante, sinon ce n'est pas la peine d'essayer. On y va! Je glisse la bouteille au bout d'un bout dans l'eau, et vais à l'arrière m'équiper. Prend le matériel adéquat, et plouf…. J'enfile le bloc dans l'eau, pendu au bout de sa corde (C'est plus facile qu'hors de l'eau, vu le poids). Libéré, me voilà sous la coque, je vois quand même ma main au bout de mon bras. J'arrache au maximum les concrétions, sur la quille, autour de sondes, sur l'hélice et son arbre, le safran. Et je fini en retirant à l'éponge la mousse verte sur toute la carène. 40 mn plus tard, je remonte, bien crevé, mais satisfait d'avoir une carène propre.  Une bonne douche savonneuse! Repos.

 

Un ketch en acier est arrivé dans la nuit (voilier à 2 mats, le plus petit à l'arrière), il a posé son ancre tout près de nous. Pavillon Suisse. Il nous semble le connaître. Personne ne bouge, ils doivent encore dormir, car ils sont arrivés très tard. Dans l'après midi, après la sieste, nous apercevons Lucas, avec son épouse Monika. Des connaissances de Monastir, on c'est surtout fréquentés lors des barbecues dominicaux, c'est lui qui se charge du feu. Ils arrivent direct de Grèce sur leur bateau "Caracolita". Ils rentrent tranquillement à Monastir.

 

Les retrouvailles se soldes le soir, par un apéro à leur bord. Nous passons entre 2 orages pour y accéder. Les conversations sont très dépouillées. Se sont des Suisses allemaniques. Lucas parle et comprend le français, et l'italien. Mais Monika, ne parle qu'allemand et anglais. Alors nous conversons, en Italo franco-anglais…. C'est très animé, et très sympathique. Le lendemain, rebelote sur K.

 

Nous partons ensemble vers le Sud, Porto Palo, situé à la pointe SE de la Sicile. 25 milles de forte houle, et peut de vent, mauvais temps pour les nauséeux… Nous roulons bord sur bord toute la journée…

 

Tu connais déjà Porto Palo, j'ai déjà mentionné cet été ce port-abri, très sur, au bout de la Sicile. (Juillet). Rebelote avec nos Suisses là c'est bouff. En commun. Nous faisons des moules marinières, eux un plats typique italien. Excellente soirée chaleureuse.

 

Au matin, Lucas vient m'aider. Nous avons un problème de barre, et de pilote automatique.

J'ai déjà démonté plusieurs fois, réparé provisoirement, mais ça recommence, et je ne comprend pas pourquoi. A 2 la vision est meilleure. Lucas est très technique, il fabriquait des moteurs d'entraînement pour la robotique des machines outil. Beaucoup d'électronique et d'imagination.

 

Nous pensons avoir trouvé, fait quelques modifs, et remontons. Mais os dans le potage, ma barre est devenue très dure??? Mais ça fonctionne. La traversée vers Malte ce passe bien, et malgré la houle, le pilote fonctionne normalement. Pour les manœuvres, il va me falloir des bras…

 

Au petit matin, chacun part de son côté. "Caracolita", vers la pointe ouest de la Sicile, il doivent voir un mécano, et un frigoriste. Ils ont quelques soucis de ce côté. Nous vers Malte. On se retrouvera  bientôt à Monastir.

 

Publié dans kheops

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